L'étape 6 est une aventure 100% ariégeoise, reliant Oust (qui, soyons honnêtes, ne nous a pas retenus) à Ax-les-Thermes. Sur le papier, cette étape ne semblait pas trop difficile, mis à part le col d'Agnès qui s'annonçait comme le principal défi. Ce col, comparable au col de Menté, allait être l'épreuve clé de la journée. Ce qui devait être une étape sans grande difficulté s'est en fait transformé en véritable calvaire.
Une motivation à bloc
Je me suis réveillé ce matin-là particulièrement motivé. Ayant déjà affronté le col d'Agnès deux fois lors de l'Ariégeoise, où j'avais dû poser pied à terre et crampé sous une chaleur accablante, je voulais cette fois le conquérir. J'étais déterminé à franchir ce col sans encombre et en pleine forme.
Départ en douceur
Le début de l'étape était constitué de 15 kilomètres de faux-plat descendant. Nous avons pris le départ en groupe de quatre avec Jonathan, Thibault, et Rémi, un ultra-trailer de 57 ans. Nous avons entamé l'ascension du col de Latrape. Ne connaissant pas ce col, j'étais curieux de le découvrir, mais finalement assez déçu. C'était une côte de 5,5 kilomètres à 8%, bien plus difficile que je ne l'avais anticipé. Montée à une vitesse de 10-10,5 km/h, elle fut exigeante, surtout après l'accumulation et l'heure de l'ascension. La beauté du paysage (il n y en avait aucune) n'a pas suffi à compenser la difficulté de cette ascension.
Le Col d'Agnès : une réussite inespérée
Après une descente rapide et technique, nous sommes arrivés à Aulus-les-Bains, point de départ du col d'Agnès. Mes souvenirs m'avaient prévenu que le début serait ardu, et cela s'est confirmé. Les trois premiers kilomètres sont à 10,5% de moyenne, une montée difficile après la descente. Il m'a fallu un kilomètre pour trouver mon rythme, et au bout du troisième, je me sentais bien. J'étais tellement motivé que j'ai gravi le col à une vitesse de 11-11,5 km/h, prenant énormément de plaisir. Thibault m'attendait en haut, et c'était une grande satisfaction de franchir ce col avec autant de facilité et de joie. Les échecs passés étaient derrière, les vieux démons enterrés. J'étais entamé mais fier.
Le Port de Lers : un paysage magnifique
Après avoir franchi le col d'Agnès, nous avons entamé une petite descente avec une vue imprenable sur l'étang de Lers, offrant des paysages à couper le souffle. La montée vers le port de Lers était fantastique, avec des troupeaux, des ruches, et une verdure luxuriante. Les quatre derniers kilomètres à 7,5% se sont passés sans encombre. Ce col, avec son ambiance de cirque naturel, est une merveille. La descente vers Tarascon, d'environ 30 kilomètres, fut rapide, mais fatigante... Pourquoi s'était on autant employé... ?
La route des Crêtes : un calvaire inattendu
Après les 15km de descente du Port de Lers, la descente nous a menés à 15 kilomètres de faux-plat descendant dans une vallée, où nous avons tout donné avec Thibault. Cette erreur stratégique s'est payée dès l'arrivée à Tarascon, où nous avons dû affronter la route des Crêtes. Cette portion de route, que j'avais sous-estimée, s'est révélée être un véritable enfer. Avec une température de 38-39 degrés, une route en gravier, et un soleil de plomb, nous avons lutté pendant 25 kilomètres. Nous étions épuisés et déshydratés, et frustrés. Comment avais-je pu oublier la partie de 3km à quasi 10%... Cette route semblait parfaite sur le papier. Ce ne fut qu'une strade bianche sous cagnard, assoiffés. Au lieu dit Cazenave, nous avons plongé nos têtes dans une fontaine. Il fallait faire le point, on était grillé. La montée vers le col de Marmare, initialement prévue, a été abandonnée. Nous avons bifurqué sur la route nationale au lieu dit les Cabannes (départ du Plateau de Beille, mais sans façon !) pour rouler jusqu'à Ax-les-Thermes, une route très fréquentée et en faux plat montant, avec des talus dans lesquels je n'arrivais plus à pédaler. Au final, 700m de dénivelé depuis la descente du Port de Lers. Improbable mais vrai. (j'avais qu'à mieux lire le roadbook...)
Ce qui devait être une étape relativement facile s'est transformé en une épreuve éprouvante. Des ascensions exigeantes, une chaleur accablante, et des portions de route difficiles ont rendu cette journée extrêmement pénible. Nous sommes arrivés à Ax-les-Thermes épuisés et découragés. Cette étape intermédiaire de moyenne montagne s'est avérée être une journée à oublier, un véritable calvaire sur le vélo. Des jours comme on ne veut pas vivre ! La suite à lire ici.
Résumé : 105km et 2 450d+
Soirée : Le Châlet
Difficulté de l'étape : ⭐⭐⭐⭐⭐
Beauté : ⭐⭐⭐⭐
Trace GPX : GPS a planté, je n'ai que l'étape jusqu'au Port de Lers. Le reste passe par la route des corniches pour rentrer sur Ax.
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