.png)
La cinquième étape nous a emmené du département de la Haute-Garonne à l'Ariège. Nous y passerons deux jours, dans une ville au nom peu engageant, Oust, qui ne suscite pas vraiment l'envie de s'y rendre. Cependant, cette étape, bien que relativement courte sur le papier, était particulièrement raide, avec des pourcentages dépassant fréquemment les 8 à 9%. Au programme, le Col de Menté et le Col du Portet d'Aspet, deux ascensions redoutables qui nous permettaient de découvrir ce magnifique département rural qu'est l'Ariège avec également le col de la Core.
Une journée annonciatrice de souffrance
Dès le matin, en me levant, je savais que j'allais passer de mauvais moments. J'appréhendais particulièrement l'ascension du Col de Menté. Les pourcentages élevés des jours précédents avaient révélé mes difficultés à gravir ces cols avec mon gabarit, bien que mes performances soient plutôt bonnes. Les sensations, elles, étaient souvent très dures, me forçant à puiser au fond de moi pour délivrer les watts nécessaires. Je me souvenais aussi de ma première montée du Portet d'Aspet, il y a quatre ou cinq ans, quand je débutais le vélo, et de la difficulté extrême que j'avais rencontrée.
La montée du col de Menté
La pression montait dès le petit déjeuner, d'autant plus qu'une canicule était annoncée. Les échanges matinaux étaient réduits, chacun étant concentré sur l'épreuve à venir. Après une remontée de la vallée jusqu'à Saint-Béat, avec environ 20 kilomètres très roulants à 34-35 km/h de moyenne, nous avons atteint le pied du Col de Menté. Ce col, long de 9,4 kilomètres avec une pente moyenne de presque 9%, est particulièrement redoutable. En réalité, les pentes ressenties sont souvent supérieures à 9,5%, avec des passages à 12-13%.
Ce col n'est pas très agréable : une route départementale sans vue, des lignes droites monotones, un revêtement médiocre et une route étroite avec des voitures. Nous avons commencé en groupe de quatre, mais rapidement chacun a pris son rythme. J'ai monté à un rythme de 10,5-11 km/h, mais chaque coup de pédale était une épreuve. À un moment, j'ai dépassé un cycliste plus âgé qui, sans que je dise un mot, m'a lancé : "Tu verras quand tu auras 55 ans". Il a ensuite tenté de me montrer sa supériorité en me sprintant devant à la pancarte. Une leçon d'humilité qui m'a bien fait rire.
Le redoutable Portet d'Aspet
Après la descente du Menté, nous avons enchaîné directement avec le Portet d'Aspet. C'est un col très exigeant, avec des pentes atteignant 16-17%. À ma grande surprise, ce col, que je redoutais tant, est passé relativement facilement. Il est court, et après l'effort du Menté, mes jambes semblaient bien prêtes. Mes souvenirs de difficultés passées ne se sont pas confirmés, et j'ai pu profiter de l'ascension. La stèle de Fabio Casartelli, champion olympique décédé lors du Tour de France, apporte une touche émouvante à ce col.
La découverte du col de la Core
Après une pause au sommet du Portet d'Aspet, nous avons descendu puis parcouru un peu de vallée avant d'atteindre le Col de la Core. C'était une première pour moi, et ce col m'a agréablement surpris. Il commence doucement, avec des pentes de 4-5% sur les six premiers kilomètres. Les sept derniers kilomètres sont plus raides, entre 7 et 8%, avec quelques passages à 10-11%. Les derniers kilomètres offrent un panorama magnifique, bien que très exposés au soleil, rendant l'ascension plus difficile sous la chaleur intense.
La descente du col de la Core, longue de 15 kilomètres, nous a menés jusqu'à Seix, puis trois kilomètres plus loin à Oust. Cette étape, bien que redoutée, s'est finalement mieux passée que prévu. Le Col de Menté a été une épreuve, mais le Portet d'Aspet est passé sans trop de difficultés, et le Col de la Core a été une belle découverte. Chaque col, avec ses caractéristiques propres, a apporté une diversité d'expériences, rendant cette journée à la fois exigeante et gratifiante. Nous avons souffert, mais la beauté des paysages et le sentiment d'accomplissement ont largement récompensé nos efforts. La suite à lire ici.
Résumé : 98km et 2 350d+
Soirée : Hôtellerie de la Poste
Difficulté de l'étape : ⭐⭐⭐⭐
Beauté : ⭐⭐⭐
Trace GPX :
Comments