La quatrième étape de notre traversée des Pyrénées nous a conduit de Saint Lary Soulan à Bagnères-de-Luchon, dans le département de la Haute-Garonne. Bien que cette étape ne soit pas très longue sur le papier, avec un dénivelé initial d'environ 1600 à 1700 mètres, nous avons décidé de l'agrémenter en ajoutant l'ascension du Col du Portet, un défi que Thibaut n'avait jamais relevé. Cette décision a transformé notre journée en une aventure exigeante mais mémorable.
Un départ sous de bonnes auspices
Les jambes étaient meilleures que les jours précédents. Dès le réveil, malgré des courbatures qui rendaient la descente des escaliers de l'hôtel difficile, je me sentais plein d'énergie. La motivation était renforcée par un soleil radieux, et nous nous préparions à affronter la montée du Portet, l'un des cols les plus redoutables des Pyrénées en raison de son altitude, son dénivelé et son pourcentage moyen. Après un bon petit-déjeuner, nous étions prêts à partir.
L'Ascension du Col du Portet
À peine 500 mètres après notre départ, nous nous retrouvions déjà au pied du Pla d'Adet, marquant le début du Col du Portet. Les pentes à 11% dès les premiers mètres ont immédiatement mis à l'épreuve les jambes que je croyais prêtes. Les quatre premiers kilomètres, avec une moyenne de 10,5 à 11% jusqu'au village de Soulan, étaient extrêmement éprouvants. Sous une chaleur de 25-26 degrés, je peinais à maintenir une moyenne de 9,5 à 10 km/h, la carcasse de 1m88 et 80 kg n'aidant pas.
Thibaut, patient, m'attendait. Après Soulan, les sensations sont revenues peu à peu, et nous avons rejoint et dépassé un duo d'espagnols avant Espiaube. Ce petit village marque une bifurcation : à droite, le Col du Portet, à gauche, la fin du Pla d'Adet. Nous avons fait la montée en compagnie d'un cycliste français et d'un autre Espagnol. Malgré la difficulté, la vue magnifique, les vaches et les marmottes sur la route ont rendu l'ascension agréable. Le Portet, bien que non obligatoire pour la traversée des Pyrénées, est un défi gratifiant. La montée s'est faite à un rythme de 11km/h. Ce qui est bien avec ce col, c'est que les pentes sont très régulières et un tempo est facilement trouvable. Les jambes répondaient mieux qu'en bas. La santé était retrouvée. Après 1H20 d'ascension, on en finissait avec ce mastodonte.
La redescente et la montée vers Azet
Après quelques photos au sommet, la descente rapide nous a ramenés vers Saint Lary Soulan. Sans répit, nous avons enchaîné avec la montée vers Azet. Une pause pour remplir les bidons n'a pas suffi à éviter une sensation d'hypoglycémie. Les trois à quatre premiers kilomètres ont été une véritable souffrance. Sous une chaleur de 35 degrés, je peinais, mais après avoir pris du sucre et mangé un peu, les sensations sont revenues progressivement. Thibaut a continué à son rythme, tandis que je terminais l'ascension au mien, soit l'équivalent d'un escargot. Le Col d'Azet, bien que sous-coté, est difficile : près de 9 kilomètres à 8%, exposé à la chaleur, avec un bitume de mauvaise qualité. J'ai mis environ 55 minutes à une heure pour le grimper, profitant néanmoins des paysages magnifiques. Montée sous cotée, elle est rarement appréciée.. notamment après un Portet ! Après quelques photos bien mérités, et une pause (où j'étais allongé au sol comme une étoile de mer), il fallait repartir... !
L'épreuve du Peyresourde
Enfin, après une descente vers Loudenvielle, nous avons attaqué le Col de Peyresourde. Cette montée de 9 kilomètres à 7% s'est révélée plus difficile que prévu. Avec des lignes droites interminables et peu de choses à voir, ce col est très exposé, avec de nombreuses voitures. Sous une chaleur écrasante de 38 à 39 degrés, chaque mètre a été une lutte. Thibaut est resté avec moi, me soutenant moralement. Nous avons mis environ 45 minutes pour atteindre le sommet, où Pascal, notre logisticien, nous attendait pour le déjeuner. Une délivrance absolue..
Cette étape, bien que courte en kilomètres, a été exigeante en termes de dénivelé, avec presque 3000 mètres sur seulement 80 kilomètres. Le Col du Portet et le Col d'Azet ont apporté des défis supplémentaires, transformant une étape de transition en une véritable épreuve. Malgré les difficultés, la beauté des paysages et la camaraderie avec Thibaut ont rendu cette journée mémorable. À mi-chemin de notre traversée des Pyrénées, la fatigue s'accumule, mais la détermination reste intacte. Nous avons déjà franchi près de 13 000 mètres de dénivelé, et l'aventure continue. La suite à lire ici.
Résumé : 80km et 2 850d+
Soirée : Hôtel La Rencluse
Difficulté de l'étape : ⭐⭐⭐⭐
Beauté : ⭐⭐⭐⭐
Trace GPX :
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