Le jour s’est levé avec une anticipation palpable alors que nous nous sommes lancés dans la première étape de notre traversée des Pyrénées avec deux amis d'enfance, Thibaut et Jonathan. Le départ à 8h30 de Saint-Jean-de-Luz marquait le début de cette aventure épique, avec Collioure en ligne de mire, 8 jours plus tard. Au programme, plus de 800km et un nombre de cols à faire dérailler Cipollini. L'aventure démarrait donc en ce 15 Juillet 2024. Le premier trajet nous promettait des défis à la hauteur de nos attentes.
J'avais hâte de commencer. C'est un rêve qui se réalisait après tant d'années à arpenter les cols. Traverser les Pyrénées m'avait toujours trotté dans la tête mais je n'avais jamais osé franchir le pas. Bien préparé, j'ai senti que cette année 2024 était la bonne. L'occasion de relever un nouveau challenge. Normalement, le premier jour est censé être le plus facile mais c'est un vrai chantier qui nous attendait dans le Pays Basque...
Le Col de Saint-Ignace : un début en douceur
Le premier obstacle de la journée, le Col de Saint-Ignace, nous a accueillis avec ses pentes douces. Avec ses 3,5 kilomètres à une inclinaison moyenne de 5%, ce col roulant n’a pas opposé une grande résistance. C’était une mise en jambes idéale avant les défis plus corsés à venir.
L'enfer de l'Artzamendi
Après une transition tranquille, nous avons attaqué l’Artzamendi, un géant de 12 kilomètres à une moyenne de 7,7%. Ce col s’est avéré être un véritable calvaire, exacerbée par une pluie battante et des rafales de vent. Les quatre derniers kilomètres sont particulièrement redoutables avec des passages à 20% et une moyenne à faire pâlir le Tourmalet avec 13,5%. Les conditions climatiques rendaient toute tentative de se mettre en danseuse extrêmement périlleuse à cause du manque d’adhérence. Chaque coup de pédale était une lutte, et ce col mériterait certainement une place sur le parcours du Tour de France tant il est exigeant. Il aura fallu un effort énorme pour atteindre le sommet. Les veines des quadriceps étaient prêtes à sortir de mon corps... ! Le vent aura été un allié précieux nous poussant de dos sur les pentes les plus raides. Transis de froid, nous n'avons eu le temps que de prendre une photo rapide avant de redescendre sur les freins...
Collaboration et Vallées
Après la descente de la Montagne de l'Ours, nous avons traversé une trentaine de kilomètres de vallées. Ici, les relais avec mon ami Thibaut (Jonathan s'étant débiné) ont été essentiels pour maintenir notre rythme et gérer notre énergie. Cette portion, bien que moins spectaculaire, était cruciale pour préparer les montées suivantes. 30km peu intéréssants.
Le Burdincurrutcheta : l'épreuve finale
Le dernier grand défi de la journée a été le Burdincurutcheta, un col basque de 10 kilomètres avec des pentes irrégulières et impitoyables. Les trois premiers kilomètres affichent une moyenne vertigineuse de 12%, et tout le long, des passages à 16% mettent à l’épreuve même les cyclistes les plus aguerris. Les crampes ont commencé à se manifester, rendant chaque mètre plus difficile que le précédent. Malgré les conditions brumeuses, les paysages étaient d'une beauté à couper le souffle. Il aura fallu s'accrocher pour passer ce mur basque. Après les 10 kilomètres de rampes, il fallait escalader la montagne jusqu'aux chalets d'Iraty, 7 kilomètres plus haut. Une belle récompense que d'arriver en haut malgré la brume et le froid. Cela dit, le coup de chaud dans le "burdin" nous aura permis de nous réchauffer... !
La descente et l'arrivée à Larrau
La descente du Col de Bagargui, avant d’arriver à Laruns, a été particulièrement technique et dangereuse. L’humidité et la fatigue accumulée s'ajoutaient à la difficulté, mais l’arrivée à Laruns marquait la fin d’une première étape mémorable. Les cols basques ont prouvé leur réputation : cassants, usants, et diaboliquement difficiles à manœuvrer.
Cette première étape nous a offert une immersion complète dans les défis que les Pyrénées ont à offrir. De la douceur du Col de Saint-Ignace aux brutalités de l’Artzamendi et du Burdincurutcheta, chaque moment a testé notre détermination et notre endurance. Malgré la fatigue et les crampes, la beauté des paysages basques et la satisfaction d’avoir surmonté ces cols nous ont récompensés au-delà des mots. Hâte de voir ce que les prochaines étapes nous réservent. La suite > ici <
Résumé : 140km et 3 300d+
Soirée : Hôtel Etchémaïté
Difficulté de l'étape : ⭐⭐⭐⭐⭐
Beauté : ⭐⭐⭐
Trace GPX :
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