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Photo du rédacteurRomain Bougourd

Top 10 du 21e siècle : Christopher Froome, l'homme de l'été

Symbole de la domination outrageuse du Team Sky sur les Grands Tours pendant les années 2010, Christopher Froome a presque tout gagné, et fait figure de plus grand coureur sur les courses de 3 semaines depuis 2000.

Top 10 du 21e siècle : Christopher Froome, l'homme de l'été

Certains champions sont précoces, d’autres évoluent de façon linéaire. Mais impossible de caser Christopher Froome dans une de ces deux catégories. Son parcours, de la Barloworld au Team Sky, a connu un tournant brusque lorsqu’il s’engagea dans l’équipe de Dave Brailsford en 2010, après deux ans passés dans la formation sud-africaine. Arrivé en lieutenant de Bradley Wiggins sur la Vuelta 2011, c’est après un énorme contre-la-montre et plusieurs prouesses en montagne qu’il termina 2e du Tour d’Espagne derrière Juan-Jose Cobo. Le déclassement de ce dernier pour dopage en juillet 2019 marque le début du palmarès et d’une domination presque sans partage du Britannique sur les Grands Tours.


Pourquoi lui :


Avec quatre Tour de France, deux Vuelta et un Giro à son actif, Chris Froome n’est autre que le plus grand coureur de Grand Tour encore en activité. Son palmarès et sa régularité dans ce type de courses font de lui une véritable légende et seuls quatre hommes ont accroché plus de Tour de France que lui : Jacques Anquetil, Eddy Merckx, Bernard Hinault et Miguel Hindurain. De quoi classer le Britannique dans la cour des très grands. Au sein d’un collectif dominant, le Team Sky devenu Ineos, celui que l’on surnomme le « Kényan blanc » a remporté tous les objectifs que son directeur sportif Dave Brailsford lui avait fixés. Longiligne et sec comme les purs grimpeurs, Froome alliait aisance en montagne et énorme puissance de pédalage, ce qui lui permit d’être un des meilleurs rouleurs du monde pendant plusieurs années. Sa 3e place aux Jeux Olympiques de Londres en 2012 en est la preuve. Son style si atypique lui a valu des moqueries et des remises en cause, car il tranchait avec les traditionnels attaquants en montagne qu’étaient Alberto Contador ou Vincenzo Nibali. Assis sur sa selle et jamais en danseuse, le Britannique en a dégouté plus d’un, notamment sur la Grande Boucle.


S’il s’est imposé sur les éditions 2013, 2015, 2016 et 2017 du Tour de France, on retiendra qu’en 2014, il a dû abandonner après une sévère chute sur les pavés du Nord en début de course, et qu’en 2012, il s’est montré loyal envers son leader désigné, Bradley Wiggins. Les images de Froome attendant un Wiggins en souffrance, dans l’ascension vers Peyragudes cette année-là, étaient frappantes du potentiel du lieutenant des Sky. S’il a finalement pu se rattraper les années suivantes, on peut légitimement se demander si, finalement, 2012 ne reste pas son plus grand regret. Mais sa loyauté, même si certains y voient plutôt une forme de rébellion, en dit long sur son tempérament.


Souvent chahuté, hué et parfois vulgairement bafoué, « Froomey » était un exemple de gentillesse et de professionnalisme face aux médias. Très disponible, il a tenu à apprendre le français, qu’il maîtrise aujourd’hui à merveille. Toujours fair-play avec ses adversaires, on le sentait sincère, en 2018, lorsqu’il s’est réjoui du triomphe de son compatriote et ami Geraint Thomas. « Je n’ai peut-être pas gagné mon 5e Tour de France, mais je suis heureux qu’un coéquipier, un ami comme Geraint, qui m’a tant aidé au fil des années, puisse vivre un bonheur comme celui-ci », avait-il déclaré à l’issue de la course. Une belle preuve de reconnaissance de sa part.


Ses plus grands exploits :


Car un triomphe de plus sur cette Grande Boucle aurait ajouté encore plus d’ampleur à son plus grand exploit. Après Eddy Merckx (Giro et Tour 1972 puis Vuelta et Giro en 1973) et Bernard Hinault (Giro et Tour 1982 puis Vuelta 1983), Christopher Froome fut le troisième coureur à remporter, à la suite, les trois Grands Tours : Tour et Vuelta 2017, puis Giro 2018. Une performance quasi-unique qui paraît encore plus improbable aujourd’hui, en raison des programmes de courses et d’une concurrence toujours plus féroce et intense. Mais surtout, le Britannique remporta le Tour d’Italie à l’issue d’une 19e étape d’anthologie. Alors qu’il comptait 2 minutes 30 de retard sur le leader Adam Yates au matin de l’étape, le leader du Team Sky s’échappa dans l’avant-dernier col à 80 kilomètres de l’arrivée. Alors que Yates craqua sous le rythme des Sky dès le début de l’étape, ni Tom Dumoulin, ni Thibault Pinot ou Richard Carapaz ne réussirent à revenir sur le Britannique.


Cette victoire en échappée montre que Froome, malgré sa grande domination et son style peu académique, dispose d’une grande science de la course et d’un vrai panache. De quoi s’offrir une magnifique triple couronne et marquer de son empreinte encore un peu plus la légende du cyclisme.


Son plus grand échec :


Difficile de trouver un échec lorsque l’on a remporté les trois Grands Tours, que l’on compte 14 victoires d’étapes sur ceux-ci et que l’on finit 3e des deux épreuves olympiques devant son public en 2012. On ne peut d’ailleurs pas lui reprocher grand-chose en tant que coureur de courses par étapes, à part de ne l’avoir vu que peu courir entre février et mai. Son manque de polyvalence peut être vu comme un "manque". Rarement aligné sur les classiques, il avait pourtant le potentiel pour obtenir des résultats. Certes pas aussi explosif que les purs puncheurs, il a tout de même prouvé qu'il était capable de suivre les meilleurs dans ce genre d'exercice sur les GT. Il aurait pu notamment briller sur le Tour de Lombardie par exemple. On aurait vraiment aimé le voir sur ce terrain et prendre plus de risques comme Nibali, Contador ou Valverde.


En 2018, le parcours des Mondiaux aurait pu lui convenir également. Mais avec une préparation exclusivement axée sur les Grands Tours, il ne pouvait pas maintenir sa forme en conséquence. C'est sûrement ce manque de polyvalence qui l'a empêché d'être plus haut dans le classement. Malgré cela, il a toute sa place sur notre podium des meilleurs coureurs du XXIe siècle, grâce à son palmarès mais aussi sa nette domination sur les courses de 3 semaines, de 2013 (voire 2012) à 2018, soit six années sur vingt, notamment sur le Tour de France.


Ses records :


- Record de TDF au 21e siècle (4)

- Victoire sur les 3 GT

- Vainqueur des 3 GT

- Co-Record de victoires du Dauphiné (3)

- Doublé Tour-Vuelta 2017


Son palmarès (non exhaustif) :


1er Tour de France 2013, 2015, 20116, 2017

1er Vuelta 2011, 2017

1er Giro 2018

1er Critérium du Dauphiné 2013, 2015, 2016

1er Tour de Romandie 2013, 2014

46 victoires

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