En 13 saisons au 21e siècle, l'équipe Liquigas a marqué le peloton grâce ses leaders italiens de renom ainsi que sa star montante, Peter Sagan. Vue comme une équipe offensive, elle a su garnir son palmarès sur tous les terrains, mais surtout chez elle, en Italie. Décryptage du 9e de notre classement.
Sponsors : Liquigas (2000-01), Cage Maglieri Olmo (2002), Liquigas (2005-2012), Cannondale (2013-14)
En avril 2005, Danilo Di Luca réalise un mois époustouflant, en dominant ses adversaires sur l'Amstel et la Flèche Wallonne, après avoir remporté le Tour du Pays-Basque quelques jours plus tôt. Des prouesses qui signent le retour au premier plan du leader italien, après trois années compliquées chez Saeco. Elles mettent aussi en lumière la formation Liquigas, elle aussi de retour après trois années loin du peloton. Une association complémentaire qui fait mouche.
Histoire et palmarès : briller sur ses terres
En 13 années au sein du peloton professionnel, la structure Liquigas a laissé des traces, notamment dans le cœur des tifosi. Elle a réussi à remporter deux Giro d'Italia, avec deux coureurs italiens, en la personne de Danilo Di Luca et Ivan Basso. Une équipe italienne qui remporte un Giro avec un Italien, c'était en effet assez commun, jadis. La Saeco y est parvenue à deux reprises, en 2003 et 2004. A cette époque, le cyclisme italien était maître en son pays. Seulement voilà, Basso, en 2010, est le dernier Azzurie à soulever le trophée sur le podium à Milan, dans une équipe italienne. Michele Scarponi finira par remporter le Giro 2011 suite au déclassement de Contador, mais la fête ne fut évidemment pas la même et est passée bien plus inaperçue que ce dernier succès, qui a marqué les esprits. Nibali, 7e meilleur coureur du siècle, a offert à Liquigas un troisième et dernier Grand Tour, avec la Vuelta 2010. Cette année-là, elle réalise la meilleure saison de son histoire, a égalité avec 2007.
Entre 2007 et 2012, Liquigas a fait partie des cinq meilleures équipes du monde, avant de connaître une lente descente sur les quatre dernières saisons, malgré l'éclosion de Peter Sagan, trop seul.
A noter que la Liquigas a décroché un Monument, Liège-Bastogne-Liège, en 2007 grâce au "Killer" Di Luca. Ce n'est pas sur les courses d'un jour qu'elle a le plus fleuri mais a tout de même remporté neuf classiques du niveau World Tour actuel. Au total, c'est 309 victoires dont 32 sur les GT qui sont venues garnir le palmarès de l'équipe. Sur les 309 victoires, 185 l'ont été par un coureur italien.
Spécialité et philosophie : miser sur les coureurs nationaux
L'identité de la Liquigas était claire. A l'instar des équipes françaises ou de la Lotto en Belgique, la formation italienne a misé sur un effectif en grande majorité de nationalité italienne. Elle aura eu 128 coureurs italiens au sein de sa structure alors que la deuxième nationalité la mieux représenté fut la Suisse avec seulement six coureurs. La majorité de ses leaders furent Azzurie, à commencer par Di Luca ou Ivan Basso mais aussi Davide Rebellin, Vincenzo Nibali, Elia Viviani, Daniele Bennati, Franco Pellizotti ou Filippo Pozzato.
Plus qu'un profil, c'était avant tous les meilleurs coureurs italiens que la Liquigas cherchait à récupérer. Elle a pu ainsi se diversifier, aussi bien avec des coureurs de courses à étapes qu'avec des puncheurs ou des sprinteurs. Deux leaders étrangers ont impacté l'équipe de manière très positive, Peter Sagan évidemment avec ses 65 victoires et ses trois maillots vert, mais aussi Roman Kreuziger, régulier sur les courses à étapes et les classiques. On peut aussi rajouter le Suédois Magnus Backstedt, qui a cependant surtout brillé après son départ en 2006. Fort de grands leaders, l'effectif manquant cependant de profondeur pour être au niveau des meilleurs.
Basso et Di Luca, l'image de Liquigas :
S'ils ont été plusieurs à rayonner avec le maillot vert pomme sur le dos, Danilo Di Luca semble être celui qui aura tiré l'équipe vers le haut, particulièrement lors du retour du sponsor en 2005. Avec plusieurs classiques à son actif, dont La Doyenne et un Tour d'Italie, la même année, Di Luca a marqué les esprits et les cœur des tifosi. Nous ne pouvons évidemment pas effacer son passé tumultueux mais dans une période sombre du cyclisme, difficile de l'éliminer.
Ivan Basso a lui porté le maillot Liquigas durant sept saisons. Il fut l'un des coureurs les plus fidèles au maillot, notamment chez les leaders. Outre son attachement à l'équipe italienne, Ivan le Terrible a fait chavirer le cœur des supporter en 2010, lors de sa victoire sur le Tour d'Italie. S‘il n'a pas forcément beaucoup gagné (8 victoires), il a porté fièrement les couleurs de son pays à domicile et sa victoire au Monte de Zoncolan restera comme l'une des images fortes de son règne.
Globalement, les italiens ont régné en maître chez Liquigas, comme le montre le graphique ci-dessous. Si Nibali n'est pas LE performeur de l'équipe, c'est parce qu'il a moins gagné en qualité, développant surtout son palmarès chez Astana malgré un Grand Tour en poche. Grand Tour que n'aura pas remporté Garzelli, décevant pendant sa période chez les vert fluo. Nous ne terminerons pas cette article sans recenser quelques équipiers comme Noé, Vanotti ou Quinziato, loin d'être des performeurs mais des équipiers de valeurs.
Liquigas, 9e avec 9666 pts
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