Premier nom de notre nouvelle série sur les meilleurs baroudeurs du 21e siècle avec David Millar. Le Britannique, excellent rouleur, était aussi un fin tacticien et un redoutable baroudeur. Il est 10e de notre classement. On vous raconte.
Le premier juillet 2000, David Millar s'élance pour le prologue du Tour de France, sous les couleurs du Team Cofidis. 16,5 kilomètres plus loin, le Britannique remporte la première grande victoire de sa carrière et offre le maillot de leader à la formation française, à domicile. Pourtant, David Millar est plus qu'un rouleur et sa présence dans le classement n'est pas due à ses performances en contre-la-montre mais bien à ses qualités de baroudeurs, car oui, Millar fait partie des coureurs qui ont le plus brillé sur les Grands Tours, en échappée.
Pourquoi lui ?
Sa présence dans le classement n'est pas due à sa quantité de victoires en échappée mais bien à sa qualité. Double vainqueur d'étape sur le Tour de France, il a aussi réussi la performance de remporter deux étapes sur la Vuelta. Quatre victoires en Grand Tour, en échappée, c'est une belle performance. Savoir aussi gagner sur différentes courses est une preuve de polyvalence et d'adaptation. L'une de ses échappées victorieuses, sur la Vuelta, lui a d'ailleurs permis de porter le maillot de leader durant 2 jours. Forcément une grande joie pour lui. Au total, il n'a remporté que 5 étapes en baroudeur mais avec 4 victoires en Grand Tour, il a su viser juste. Une qualité rare qui lui a permis de faire la différence face à d'autres baroudeurs comme Sandy Casar ou Vasil Kiryienka, en lutte avec lui pour la 10e place de notre classement.
Un rouleur-baroudeur :
Parmi les baroudeurs, Millar est sans doute l'un de ceux qui grimpait le moins bien. Sans être complètement à la ramasse en montagne, il n'était cependant pas très à l'aise dans le domaine. C'est pourtant lorsque la route s'élève que les échappées vont le plus souvent au bout. C'est donc bien grâce à ses qualités de rouleur et sa pointe de vitesse au sprint que ce dernier a réussi à briller, avec des fins d'étape plus plates, au moment où la course est le plus intense. A noter d'ailleurs qu'entre sa première et dernière victoire, dix années se sont écoulées. Il faut savoir prendre son mal en patience sur la route du Tour.
Sa belle échappée : Le retour en grâce
C'est la 12e étape du Tour de France 2012. Bradley Wiggins, mis en difficulté la veille par son coéquipier Christopher Froome, est leader de la course avec plus de deux minutes d'avance. Cette 12e étape, longue de 225 kilomètres, est elle destinée aux baroudeurs avec deux cols placés en première partie de parcours. La deuxième partie, en faux-plat descendant pendant 100 km, peut sourire à des rouleurs. C'est donc une échappée composée de grimpeurs et de rouleurs-sprinteurs qui prend une avance irrémédiable. Parmi eux David Millar, qui cherche à retrouver le chemin de la victoire après avoir reconnu s'être dopé en première partie de carrière. Repenti, il espère remporter la victoire, en tant que coureur propre, nouveau. C'est donc un objectif derrière lequel il court avec détermination, pour prouver sa réelle valeur.
Au départ de l'étape, ils étaient 17 à l'avant, mais rapidement, ils ne sont plus que cinq dont deux Français, Gautier et Peraud, ainsi que le Britannique. Ces derniers se relaient jusqu'à la dernière côte de 3e catégorie, à 20 kilomètres de l'arrivée. Millar voit les coureurs devant lui attaquer tour à tour et décide finalement de sortir, en décalé, à la poursuite de Peraud, parti un peu plus tôt. Le coureur de la Garmin fini par rejoindre le Français et l'emporte au sprint après 200 km d'échappée. A l'arrivée, ce fut un immense soulagement pour lui : "C'était une question de détermination, a déclaré Millar, allongé sur la chaussée après sa victoire. "Je suis un ex-dopé et maintenant je suis propre. Je veux montrer à tout le monde que l'on peut gagner comme ça". Un beau message d'espoir pour celui qui se bat depuis pour lutter contre le dopage. Une belle repentance et une belle histoire.
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