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Thor Hushovd (Uno-X) : « Rentrer en Norvège avec une victoire d’étape sur le Tour de France »

Nommé directeur de la Pro Team Uno-X Mobility en février, l’ancien sprinteur Thor Hushovd aborde le Tour de France 2024 avec beaucoup d’ambition. L’objectif est clair, remporter une victoire d’étape et continuer la progression de l’équipe pour atteindre le World Tour fin 2025.

Uno-X Tour de France

Vous avez pris votre retraite de coureur il y a 10 ans. Dans quelques jours, vous serez au départ du Tour de France en tant que directeur d’une Pro Team ambitieuse. Quel regard portez-vous sur cette évolution ?

Déjà, en arrêtant ma carrière, j’avais besoin de prendre du temps en dehors du cyclisme, pour couper un peu. Ensuite j’ai enchaîné différents projets, je me suis impliqué comme consultant puis j’ai participé au développement de courses en Norvège. Je devais faire la même chose cette année, mais j’ai eu l’opportunité de diriger cette équipe, et je n’ai pas hésité.


Est-ce que votre poste actuel est une surprise, ou juste la suite logique de votre évolution ?

Non, c’est une chance énorme et un rêve d’avoir ce rôle, je ne m’y attendais pas du tout. Il y a peu d’opportunités comme celle-ci qui se présentent dans une vie, donc je n’ai pas hésité. J’avais essayé en 2015-2016 de créer mon équipe, mais je n’y suis pas parvenu.


Pour quelles raisons ?

Nous étions très proches d’y arriver, nous avions des partenaires mais nous n’avons pas réussi à réunir toutes les conditions.


L’an passé, vous travailliez déjà en tant que conseiller auprès de l’équipe et vous avez joué un rôle dans l’invitation au Tour de France 2023. Comment êtes-vous passé de conseiller à directeur de l’équipe ?

Jens et la direction d’Uno-X m’avaient demandé de les aider dans les relations avec ASO pour présenter l’équipe, expliquer notre projet et notre philosophie avec une identité très forte. J’ai été impliqué dans ces discussions, mais c’est par la suite que les choses se sont accélérées. Jens Haugland, mon prédécesseur, était aussi PDG d’Uno-X Mobility Norway et il avait énormément de choses à gérer. Son patron lui a donc expliqué qu’il serait plus judicieux qu’il se concentre sur l’entreprise et que quelqu’un d’autre gère l’équipe.


Et vous étiez le profil parfait.

Je ne sais pas (rires gênés). En tout cas c’était un honneur que l’on me propose ce rôle.


"Sur le Tour de France, ce sera tout pour les étapes. Tobias n'a pas eu la meilleure préparation pour viser le général". Thor Hushovd

Uno-X arrive sur le Tour de France avec une dynamique exceptionnelle (9 victoires depuis début mai). Quel regard portez-vous sur ces deux derniers mois incroyables ?

Je suis extrêmement satisfait. La dynamique depuis le 1er mai est vraiment incroyable. Mais cela met aussi en perspective que notre campagne de classiques, ainsi que février-mars, étaient en-dessous de nos attentes. De nombreux leaders sont tombés, d’autres ont été blessés ou malades, donc c’était un début de saison très difficile. La dynamique s’est inversée, pour des raisons que j’ignore, ça tourne dans le bon sens maintenant et tant mieux.


Néanmoins, vous êtes arrivé à la tête de l’équipe en février et à peine deux mois plus tard, vous enclenchez cette dynamique incroyable. Cela ne peut pas être une coïncidence, non ?

Je ne pense pas car j’ai conservé la même organisation. Nous avons une équipe performance très forte, avec beaucoup d’experts aussi en nutrition et en tactique de course. La seule chose sur laquelle j’ai influée, c’est la pression sur les coureurs en termes de mentalité de la gagne.


Vous avez gagné 10 étapes du Tour, et c’est le principal objectif de l’équipe, donc comment apportez-vous votre expérience au quotidien pour atteindre cet objectif ?

Clairement, oui, c’est notre objectif principal, et nous aurons plusieurs opportunités avec différents coureurs. Ensuite, sur mon apport, c’est difficile à dire. Ce qui est certain, c’est qu’en sport, le plus important c’est de gagner. Et lorsque l’on commence à gagner, cela montre à chacun que c’est possible et on se dit ‘pourquoi on ne pourrait pas le refaire ?’ Cela donne de la confiance, de la motivation et c’est très important.


Donnez-vous également des conseils très précis comme le placement dans le peloton, des conseils techniques ?

Pas vraiment, car premièrement, chaque coureur a des besoins différents, et on ne peut pas avoir la même approche pour tous les coureurs. Par exemple Alexander Kristoff a une expérience immense et il a sûrement besoin de plus de pression qu’un jeune de 20 ans qui a surtout besoin de sentir notre confiance en lui, que l’on croit en lui.


Avez-vous également des objectifs pour le classement général avec Tobias Johannessen, ou est-ce vraiment : tout pour les étapes ? 

Non, ce sera tout pour les étapes. Malheureusement, Tobias n’a pas eu la meilleure préparation pour viser le général, donc on misera tout sur les étapes.


Le Tour de France est aussi une grande opportunité pour collecter des points UCI. Vous avez montré en mai et juin que vous maitrisiez ce système, en plaçant parfois plusieurs coureurs dans le top 10. L’an passé, vous aviez gagné 770 points sur le Tour, avez-vous une stratégie aussi pour gagner des points en plaçant des coureurs dans les points ?

Les points sont très importants dans chaque course que l’on fait. Mais nous avons vraiment une approche de la gagne. Je préfère dire aux coureurs de jouer le tout pour tout et viser la victoire, plutôt que de jouer sans risque pour assurer des points. La victoire reste le plus important.


Quel a été l’impact de la première victoire WT de l’équipe, avec Magnus Cort Nielsen sur le Dauphiné ?

C’est évidemment un accomplissement et c’est vraiment très important dans notre progression d’équipe. Surtout, je pense qu’on la méritait vraiment, compte tenu de nos progrès, notre état d’esprit. Mais c’est aussi une étape dans notre projet à très long terme. On veut franchir les étapes une par une avec une progression constante, et cela fait partie des étapes à franchir pour atteindre nos objectifs tout en conservant notre identité. Et je suis confiant dans l’idée que fin juillet, nous rentrerons en Norvège avec une nouvelle étape de franchie, celle d’une victoire d’étape sur le Tour.


Uno-X Mobility possède 2 500 points de retard sur le Team DSM-Firmenich PostNL pour l'ascension en World Tour fin 2025

Quel impact pourrait avoir une victoire sur le Tour en Scandinavie et surtout en Norvège ?

Cela aurait un impact énorme, c’est certain. Surtout en Norvège évidemment car le Danemark est plus habitué à gagner. Mais notre ambition est de développer le cyclisme en Scandinavie, en créant une identité scandinave et un écosystème scandinave, donc une victoire pourrait vraiment drainer beaucoup d’attention de la part de toute la région pour le vélo.


Vous parlez d’un projet de très long terme. Vous visez le World Tour fin 2025, il vous reste donc 1 an et demi mais vous accusez un retard important au classement UCI, plus de 2 500 points, sur la dernière WT. Y croyez-vous toujours ?

Effectivement, l’objectif est difficile, mais on ne sait jamais ce qui peut arriver. Au-delà de la pure dynamique sportive, on a vu l’hiver dernier que des équipes peuvent fusionner, d’autres disparaître, donc 1 an et demi, c’est très long, et on croit toujours dans cet objectif, c’est très clair.


--> Retrouvez les classement UCI 2023-2025 en cliquant ici.


Et en cas d’échec, cela aurait-il un impact dans votre projet ?

Cela n’aurait aucun impact, on continuerait nos investissements pour viser le World Tour pour le cycle suivant.


Votre stratégie consiste à la fois dans le développement des cyclistes scandinaves, avec une véritable école de formation, mais aussi dans le rapatriement des coureurs scandinaves qui sont dans d’autres équipes. Qui sera le suivant ?

Je ne peux évidemment pas vous le dire (rires). Mais ce qui est sûr, c’est qu’il y en aura d’autres.


C’est donc toujours un axe de votre stratégie ?

Bien sûr, Uno-X Mobility est une équipe de développement et nous ambitionnons de rassembler les meilleurs coureurs issus de ces deux pays. On est vraiment singulier, mais évidemment il y a des Scandinaves dans d’autres équipes. Donc on aimerait les rapatrier quand c’est possible, en fonction des profils en fin de contrat.


Jonas Vingegaard pourrait-il être dans votre équipe un jour ?

Chaque équipe rêverait de l’avoir, mais on sait qu’il a un long contrat avec Visma-Lease-a-Bike, donc ce n’est pas du tout d’actualité.

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