Les coureurs prendront le départ de la 18e édition des Strade Bianche , le 2 mars 2024. En l’espace de deux décennies, cette classique italienne est devenue une des courses les plus incontournables du calendrier UCI World Tour. L’édition 2024 devrait marquer un tournant pour cette course emblématique, avec une modification de taille. Analyse du parcours et des favoris des Strade Bianche 2024.
Histoire de l’épreuve :
Sous le format d’une cyclosportive à sa genèse en 1997, la course ne va se professionnaliser que dix
ans plus tard avant d’être labellisée World Tour en 2017. Placée en octobre pour sa première édition, elle a immédiatement trouvé sa place dans la foulée du week-end d’ouverture des classiques belges. C’est-à-dire après l’Omloop Het Nieuwsblad et Kuurne-Brussel-Kuurne.
Record de victoires : Fabian Cancellara x3 (2008, 2012, 2016)
Record de Top 10 : Greg van Avermaet x8
Record de participations : Giovanni Visconti x13
Le profil des Strade Bianche 2024 :
Analyse du parcours des Strade Bianche 2024 :
L’édition 2024 passera pour la première fois de son histoire le cap des 200 kilomètres, avec l’ajout d’une boucle supplémentaire dans le final, dont vous trouverez la description par la suite. Le parcours comptabilisera en conséquence 215 kilomètres, ponctués de quinze secteurs de chemins de terre, représentant un total de 71.5 kilomètres. À l’instar des « chemins de vignes » de Paris-Tours dans le vouvrillon, des « sterrato » de la Clásica Jaén Paraíso Interior au milieu des champs d’oliviers andalous ou des « ribinoùs » du Tro Bro Leon, les « Strade Bianche » serpentent dans le terroir de la Toscane en parcourant les vignobles du Chianti. Un revêtement inhabituel qui se révèle tantôt poussiéreux, tantôt boueux au gré des complications météorologiques.
Les secteurs clés historiques :
Secteur n°7 Martino in Grania : 9.5 kilomètres à 1.8 % autour de la Crête de Senesi
Aucune édition jusqu’à présent n’y a vu d’offensives majeures. Pour cause, celui-ci est utilisé majoritairement pour faire un premier écrémage dans le peloton, où la bataille de placement y fait rage. La course ne s’y gagne pas à l’avant, mais s’y perd par l’arrière.
Secteur n°8 Monte Sante Maria : 11.5 kilomètres à 1.2 %, coupé en deux parties (la première montante à la sortie d’Asciano, la seconde montant vers le hameau de Torre del Castello)
Repoussé à 84 kilomètres de l’arrivée, la montée en pression une fois passé le Ponte Del Garbo ne devrait pas déroger à la règle. Ponctuée de courtes descentes très raides et de montées abruptes rendant le secteur extrêmement exigeant, Sante Maria devrait une nouvelle fois opérer une sélection « naturelle » entre les hommes forts, techniciens et les coureurs mal placés ou émoussés par la première partie de course.
Secteur n°9 Monteaperti : 800 mètres à 7.2 %. Trop court pour être décisif, peu se risque à anticiper les derniers secteurs.
Secteur n°10 & 14 Colle Pinzuto : 2.4 kilomètres à 3.8 % dont le pied est le plus pentu. Son second passage est situé à une petite quinzaine de kilomètres, c’est un secteur qui ouvre de nombreuses opportunités, notamment pour les équipes sur-représentées.
Secteur n°11 & 15 Le Tolfe : 1.1 kilomètres à -1.1 % en cuvette pour s’élancer vers la partie raide (400 mètres à 11.6 % - max 18 %)
Le détail des nouveautés :
Le parcours des Strade Bianche n’avait plus subi de modifications depuis 2018. La 18e édition rompra avec cette tradition décennale. En rallongeant la distance de 31 kilomètres, le dénivelé positif passera de 3073 mètres à 3674 mètres.
Traditionnellement au sommet du Tolfe, les coureurs prennent la direction de San Miniato. La nouveauté sera qu’après le premier passage du Tolfe, au croisement, ils bifurqueront sur la droite, à 40.1 kilomètres de l’arrivée.
Secteur n°12 Strada del Castagno : 1.3 kilomètres à 0.7 % alternant passages gravillonneux et bitumés
L’entrée du secteur se fait sur un chemin étroit.
Par occasion, on peut observer un revêtement asphalté qui ne rend pas
Sortie du secteur n°12 à 39.2 kilomètres de l’arrivée
38.8 kilomètres de l’arrivée : les coureurs retrouveront un revêtement impeccable en récupérant une portion descendante de la Strada di Vagliagli.
36.7 kilomètres de l’arrivée : à ce point débutera la montée de Valiano. Une courte ascension de 1.8 kilomètres à 5.6 % en deux paliers, avec un passage proche du sommet de 500m à 10.2 %.
Au sommet, les coureurs prendront une portion descendante de 4.9 kilomètres. Le visuel y sera d’abord limité dans la portion boisée, avant de s’élargir dans les vignobles, puis de se réduire à nouveau dans les bois.
29.5 kilomètres de l’arrivée : à Ponte a Bozzone, les coureurs emprunteront un long faux plat montant sur près de 2.5 kilomètres.
26.1 kilomètres de l’arrivée : les coureurs sortiront de la route principale pour aller chercher le treizième secteur.
Secteur n°13 Montechiaro : 3.3 kilomètres à -1.7 % à l’image du secteur précédent où nombreuses seront les alternances de revêtements.
Un secteur en faux plat descendant, très peu technique.
Sortie du secteur n°13 à 22.8 kilomètres de l’arrivée récupérant la route principale en direction du Colle Pinzuto
Description des derniers hectomètres dans Sienne :
Calle Santa Caterina : une montée finale, véritable juge de paix dans les rues de Sienne. 500 mètres à 12.5 % (max 16 %) menant à la Piazza del Campo.
Pour s’assurer une victoire quasi certaine, il est nécessaire de virer en tête au sommet de Santa Caterina sur la via delle Terme. Une affirmation dont Greg van Avermaet (2015) et Jakob Fuglsang (2019) seront nécessairement en désaccord. Si un coureur n’est pas isolé au sommet de Santa Caterina, il est impératif de virer en tête dans le dernier virage à 300 mètres. Alessandro Ballan en a fait les frais par deux fois en 2008 et 2011 face à Fabian Cancellara et Philippe Gilbert. Là où Jakob Fuglsang n’a rien pu faire face à Julian Alaphilippe en 2019, tout comme Zdenek Stybar en 2015.
Comme à l’accoutumé, la course devrait se décider dans le secteur numéro 8 : le monte Sante Maria, à 84 km de l'arrivée. Les coureurs en tête à la fin de ce secteur seront ceux qui se joueront la victoire. La suite du parcours sera utilisée pour faire la différence.
Les favoris des Strades Bianche 2024 :
Tadej Pogacar signera sa reprise sur les chemins blancs de Toscane. Vainqueur autoritaire en 2022 après un long raid en solitaire de 49.2 kilomètres, le slovène sera le grand favori de cette 18e édition. Le leader émirati trouvera sur sa route, le vainqueur sortant, Tom Pidcock. Mais aussi le collectif Visma-Lease a Bike, toujours performant sur les classiques printanières. Ainsi qu’une multitude de collectifs et d’individualités à l’aise sur ces routes si particulières. Le rallongement de la distance devrait favoriser une arrivée en solitaire, comme cela a été le cas sur 4 des 5 éditions précédentes.
**** Tadej Pogacar
*** Matej Mohoric, Christophe Laporte, Tim Wellens, Maxim Van Gils
** Ben Healy, Attila Valter, Alberto Bettiol, Thomas Pidcock, Magnus Sheffield, Romain Grégoire
* Julien Alaphilippe, Quinn Simmons, Andrea Bagioli, Ben Tulett, Bastien Tronchon, Valentin Madouas, Sepp Kuss, Lenny Martinez, Daniel Felipe Martinez, Kasper Asgreen, Nelson Powless, Andreas Kron, Lorenzo Rota
La liste des engagés des Strade Bianche 2024 :
Rédigé par Thibaud Chambre
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