top of page
Photo du rédacteurTitouan Lallemand

Retro Tour de France : 2014, la vague française

Cette série rétro vous permet de vous replonger dans des saisons et courses qui ont marqué le cyclisme. Si l’édition 2014 du Tour de France n’a pas été l’un des meilleurs crus de la décennie, elle a été marquée par des coureurs français qui ont confirmé leur potentiel. On pense notamment au duo Bardet-Pinot. Vincenzo Nibali entrait lui dans l’histoire en s’adjugeant le dernier Grand Tour qui manquait a son palmarès. Vélofuté vous propose de replonger dans ce Tour de France, 101ème du nom.

Grand départ de Grande-Bretagne, Nibali frappe fort


Alors que le Tour de France s’élance pour la deuxième fois de son histoire du Royaume-Uni, tous les regards sont fixés sur Mark Cavendish. Chez lui, il est le grandissime favori pour endosser le premier maillot jaune. Tout se déroule sans encombre jusqu'au dernier kilomètre. En effet, le coureur de l’île de Man chute tout proche de la ligne et perd tout espoir de victoire. Il ne repartira pas le lendemain, contraint à l’abandon. Kittel s’impose et arbore le lendemain le jaune.


La deuxième étape présente un parcours vallonné, peut-être sans difficulté comparé à Liège-Bastogne-Liège. Le Requin de Messine profite d’un moment de flottement au sein du groupe des favoris pour en placer une. Le chef de fil d’Astana s’impose en solitaire et prend la tête du général. Maillot qu’il ne quittera (quasiment) plus jusqu’à Paris.


Pavés trempés en plein été, Froome out


Marcel Kittel écrase la concurrence sur les sprints, à Londres puis à Lille. Néanmoins, côté Français, deux noms commencent à émerger et font plaisir à voir quand ça joue des coudes. On pense à Arnaud Démare, qui décroche son premier podium sur une étape de Grand Tour à Lille, mais aussi à Bryan Coquard, qui en trois sprints massifs, finit toujours dans le top 5. Les deux n’ont que 22 ans et promettent plein d’espoir pour le sprint français, en réelle période de vache maigre.


Lors de la cinquième étape, le peloton s'attaque aux pavés du Nord… sous la pluie. Assez cocasse en plein mois de juillet alors que l’Enfer du Nord attend les giboulées du printemps depuis de nombreuses éditions. Lars Boom s’impose, Nibali voltige et les autres prétendants au général perdent gros. Plus de deux minutes de rebours pour la plupart, quand ce n’est pas l’abandon pour les plus malchanceux. C’est le cas du tenant du titre Chris Froome, chutant à deux reprises et touché au poignet. On rappelle qu'en 2022, les coureurs du Tour feront face à la plus difficile étape pavée du 21e siècle. Un bon rappel de ce qui a pu se passer il y a quelques années.


Contador n’inquiète pas Nibali, les Français se montrent


Il aura fallu attendre huit étapes pour voir un Français, en l'occurrence Blel Kadri, s’imposer. Sous la pluie, le coureur d’Ag2r La Mondiale franchit la ligne en solitaire à Gérardmer. Derrière, dans le peloton, El Pistolero et la Tinkoff-Saxo lancent les hostilités dans la montée finale (1,8km à 10,4%). Le train Roche-Rogers fait exploser tous les favoris… sauf un. Le maillot jaune Nibali résiste et ne concède que trois secondes. Rien en comparaison au retard de l’Espagnol (2’34). Mais ce dernier prouve qu'il est le plus fort quand la route s'élève, en l'absence de Froome.


Le lendemain, Tony Martin réalise un exploit : un raid en solitaire et victorieux de soixante kilomètres. Sorti dans la dernière difficulté, le peloton ne le reverra que lors de la douche. Un Tony peut en cacher un autre. En effet, en étant présent dans le groupe des poursuivants et en étant régulier lors de la première semaine, Gallopin s’empare de la tunique jaune. Malheureusement, il le perdra rapidement, dès le lendemain lors du premier grand test pour les prétendants au général.


Contador quitte le Tour, le podium devient envisageable pour les Français


Alors qu’on se dirigeait vers un duel Contador-Nibali sur les pentes de la Planche des Belles Filles, El Pistolero chute lourdement dans la descente du Petit Ballon. Le bilan est terrible : fracture du tibia. Obligé de quitter la route du Tour, Nibali semble être l’homme à battre. L’écart est fait au général, cependant, on connait le tempérament du Sicilien, il n’est pas du genre à être dans la gestion.


Après une très belle moitié de Tour de France, Gallopin a la socquette légère. Sur la route vers Oyonnax, il se permet de déposer une brindille aux favoris à deux reprises et s’impose au nez et à la barbe du peloton. Deux jours après, Nibali conforte son avance au sommet de Chamrousse. Quant à nos Français, Bardet et Pinot, ils se placent pour jouer le podium, derrière, un autre nom fait une remontée : Jean-Christophe Péraud. La France n'avait pas été à pareille fête depuis des années.


Péraud et Pinot pour le podium


Sur l’étape reine des Alpes, avec le Lautaret et l’Izoard, Rafal Majka fait la razzia des points pour la montagne. Dominateur, il n’a pas eu de concurrence à sa hauteur dans ce classement dont il deviendra un spécialiste. Concernant le général, Péraud est le seul à faire jeu égal avec Nibali, jamais inquiété pour autant. Il se permet même de combler un début de bordure sans l'aide de personne sur l’étape de Nîmes.


À Bagnères-de-Luchon, Thomas Voeckler se fait battre par Michael Rogers. Derrière, la bonne opération du jour est à mettre au compte de Thibaut Pinot. Dans le Port de Balès, il lâche plusieurs coureurs dont Romain Bardet qui perd tout espoir de podium. Le troisième coureur à compléter le podium à ce moment est Alejandro Valverde. Malheureusement pour le protégé d’Eusebio Unzue, le leader de Movistar connait un mauvais jour dans la montée finale d’Hautacam, comme en 2007. Il perd gros et laisse sa place sur le podium à Péraud.


Le chrono final ne changera pas grand chose au général. Nibali remporte cette édition, tout en maîtrise et entre dans l’histoire en inscrivant à son palmarès le Tour de France 2014, après la Vuelta 2010 et le Giro 2013. Les Français seront trois dans le top 5 dont deux sur le podium. Cela ne s’était plus produit depuis 1984. Un Tour de France historique pour les Français au 21e siècle.


Classement général : Vincenzo Nibali

Classement par points : Peter SaganClassement de la montagne : Rafal Majka

Classement du meilleur jeune : Thibaut Pinot

Classement par équipes : Ag2r La Mondiale

Supercombatif : Alessandro De Marchi


Par Renaud Breban

572 vues0 commentaire

Posts similaires

Voir tout

Comments


Notez l'article
Je n'aime pasPas superBienParfaitJ'adore
bottom of page