Désormais actionnaire minoritaire de Red Bull-Bora-Hansgrohe après l’arrivée de la multinationale autrichienne, l’Allemand Ralph Denk a accordé du temps à Vélofuté en marge de la 9e étape du Tour de France 2024. Heureux de l’arrivée de la marque au taureau, le directeur de l’équipe est revenu sur la raison de ce partenariat historique.
Quand on s’est parlé il y 2 ans, l’équipe Bora-Hansgrohe était une entreprise familiale allemande typique…
J’ai dû changer, car mes parents sont partis à la retraite, ils ont plus de 70 ans.
Maintenant, avec l’arrivée de Red Bull dans l’actionnariat, ce n’est plus vraiment le cas.
Pour rester compétitif dans le monde cycliste, nous avions deux options. La première était de rester indépendant, avec des sponsors sérieux, fiables, solides, comme Bora-Hansgrohe. Ou alors, la deuxième, qui est de s’adapter aux évolutions récentes de notre sport. Les évolutions du cyclisme ont été énormes ces dernières années. Beaucoup d’argent a été investi, notamment provenant du Moyen-Orient, le sport est de plus en plus grand, Netflix est venu dans notre sport, le cyclisme devient sexy, que ce soit comme loisir ou en compétition. Et il faut savoir s’adapter. Encore plus si l’on veut gagner. Il n’était plus possible pour nous, avec nos sponsors, de suivre les budgets des plus grosses équipes. Nous nous sommes ouverts aux discussions, nous avons rencontré des investisseurs du Moyen-Orient, mais on a fini par choisir l’option Red Bull, avec qui nous partagions une vision commune. De notre siège à celui de Red Bull, il n’y a que 49 minutes, et nous avions déjà des partenariats avec eux. Notamment la transformation d’Anton Palzer, ancien skieur, qui a rejoint notre équipe, ou le programme de scouting Red Bull Junior Brothers. Nous avions déjà une bonne relation, et ça s’est confirmé avec cette collaboration élargie. Nous sommes aussi très heureux que Red Bull nous ait choisi.
Et avoir cette identité germanophone, avec un groupe Autrichien, c’est aussi important ?
Red Bull est une marque globale, et on se voit à un projet cycliste global. Évidemment, nos racines battent toujours dans notre cœur, et on ne va pas se renier et s’éloigner des cyclistes allemands et autrichiens. Mais on se veut un projet global.
"Beaucoup d’argent a été investi, notamment provenant du Moyen-Orient, le sport est de plus en plus grand, Netflix est venu dans notre sport, le cyclisme devient sexy."
Votre équipe a désormais trois sponsors titres avec Red Bull, Bora et Hansgrohe. N’est-ce pas trop ?
D’abord je me réjouis que le grand public et surtout les médias, lors de cette première semaine du Tour, se soient attachés à parler de Red Bull-Bora-Hansgrohe et mentionnant le nom complet. C’est très respectueux de nos partenaires et cela sonne bien. Je suis extrêmement reconnaissant envers Bora et Hansgrohe, parce qu’ils laissent cette place à Red Bull.
Vont-ils rester encore sur le long terme ?
Bora et Hansgrohe ont des contrats de long terme avec eux, et ils comptent bien les respecter.
Red Bull est une multinationale avec un chiffre d’affaires de plusieurs milliards d’euros. Cela va-t-il impacter votre budget à la hausse, pour rejoindre ceux d’UAE ou Ineos ?
Je ne connais pas leur budget précis donc je ne peux pas répondre précisément, mais notre budget va augmenter, c’est certain. Mais cela reste aussi mon rôle de le gérer de façon efficace. Certes, on aura plus d’argent, mais il va falloir l’utiliser intelligemment.
Sur ce Tour de France 2024, Primoz Roglic est bien placé au général, toujours en course pour le podium, comment le voyez-vous ?
Nous sommes à une position confortable, en 4e place. Primoz a réalisé un très bon chrono vendredi et la route du Tour 2024 est encore longue. On verra où cela va nous amener.
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