Promotion et maintien en World Tour : lutte à 5 pour le précieux sésame

Arrivé aux deux tiers du cycle triennal UCI pour les places en World Tour, Vélofuté propose un point d’étape. Si 16 équipes semblent quasi-assurées de concourir en World Tour en 2026-2028, 5 autres se disputent les 2 dernières places. Analyse.

La saison 2024 entre dans son dernier mois de compétition avec une fin de saison haletante et de nombreuses courses passionnantes à suivre. Située au milieu du cycle triennal UCI pour la promotion et la relégation en World Tour, cette saison est plus que décisive. Avec 6 Grands Tours disputés sur 9 et 9 Monuments sur 15, Vélofuté vous propose un point d’étape sur le classement UCI des équipes, que nous mettons à jour tous les mardis sur notre site. Nous analyserons ici le classement cumulé depuis le 1er janvier 2023, la dynamique des équipes et ce qui constituera un des feuilletons de la saison 2025 : la lutte pour le maintien en World Tour.

En instaurant ce système de promotion/relégation pour le cycle 2020-2022, l’UCI voulait œuvrer pour la professionnalisation du cyclisme, en marquant une vraie barrière entre le World Tour et le Pro Tour, mais surtout en permettant une accession purement sportive, basée sur les points UCI. Le règlement est simple : durant les trois années du cycle, les points inscrits pour toutes les équipes se cumulent. A la fin du cycle, les 18 meilleures équipes décrochent leur place en World Tour pour le cycle suivant. Les autres se retrouvent en Pro Tour ou en Continental. En 2020-2022, Lotto-Dstny et Israel Premier-Tech, alors en World Tour, avaient terminées 19e et 20e et donc perdu leur statut. Une relégation dure à avaler pour les deux équipes, qui ont repris 2023 pieds au plancher pour retrouver la 1ère division mondiale.

Lotto-Dstny et Israel Premier Tech bien partis pour le World Tour

Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elles ont su rebondir. Respectivement 9e et 13e au classement cumulé, les deux Pro Teams sont en très bonne voie pour retrouver le World Tour. A vrai dire, cela nous semble quasiment acquis, étant donné l’effectif, la dynamique et la capacité de ces équipes à scorer sur toutes les courses. Avec 10 000 et 5 000 points d’avance sur le 19e, on ne voit pas comment Lotto et Israel pourraient manquer la montée.

Mais ce qui fait le bonheur des uns fait le malheur des autres. Automatiquement, deux équipes du World Tour se retrouvent donc en grande difficulté et sont virtuellement reléguées. A l’heure actuelle, ces deux équipes ne sont autres qu’Astana (21e en raison d’une saison 2023 cauchemardesque) et Arkéa B&B Hotels. Si on peut penser qu’Astana est condamnée, avec 4 000 points de retard sur le 18e, la rumeur d’un rachat par un groupe chinois accompagné d’une hausse de budget significative fait qu’un maintien n’est pas complètement à exclure. Voici donc, selon nous, les 7 équipes concernées par la lutte pour le maintien pour les mois à venir :

Certes, Jayco-AlUla et Intermarché Wanty ont un certain matelas d’avance, mais les saisons se suivent et ne se ressemblent pas toujours, à l’image de Cofidis en 2023 et 2024. Plus bas, nous considérons que les chances de TotalEnergies et surtout de Tudor, malgré un mercato très impressionnant, sont trop faibles pour être considérées. Avec 7 300 points en cumulé et autant de retard sur le premier maintenu, les Suisses devraient réaliser une année 2025 à 16 000 points pour monter en World Tour, soit ce qu’une équipe comme Lidl-Trek est capable de faire. Peu probable donc.

Il reste donc 5 équipes (en comptant Astana) impliquées dans cette lutte pour le World Tour : Cofidis et DSM, pour l’instant maintenues, Arkéa B&B Hôtels et Astana, pour l’instant reléguées, et Uno-X, toujours en course pour monter en World Tour. L’équation est relativement simple : sur ces 5 équipes, seules les deux premières concourront en WT en 2026. Les trois autres resteront ou descendront en Pro Tour. Alors, qui a le plus de chances ?

Une légère avance pour DSM et Arkéa pour le maintien en World Tour

A priori, DSM et Cofidis possèdent une avance relativement confortable sur ses poursuivants : 1 700 sur Arkéa et 2 000 sur Uno-X. Un écart relativement important sur le papier, mais qui peut se remonter en l’espace de quelques courses, tant le calendrier est fourni. Surtout, si on analyse l’évolution de cet écart depuis 12 mois, on se rend compte que la dynamique n’est pas en faveur des Néerlandais et des Nordistes.

Si Astana n’a fait que couler et creuser son écart avec le maintien (voir article Astana peut-elle réussir l’exploit), ce n’est pas le cas des deux autres équipes. Auteur d’une année correcte avec quelques coups d’éclat (2e place au Ronde, sur la Flèche et victoire d’étape sur le Tour de France), Arkéa B&B Hôtels est parvenue à réduire l’écart de plus de 150 points. Trop peu pour remonter, mais suffisant pour espérer.

En revanche, le vrai tube de l’année, et surtout de l’été, ce sont les Scandinaves d’Uno-X. En enchainant les victoires et les places d’honneur, les jaune et rouge ont réduit l’écart de près de 500 points pour revenir à 2 000 points de DSM et Cofidis. Une remontée spectaculaire qui semble se poursuivre en septembre, puisqu’Uno-X pointe à la 16e place en 2024. Avec un recrutement toujours bien senti et en ligne avec la stratégie de rapatriement des stars scandinaves aguerries (Andreas Kron en attendant sûrement Kasper Asgreen), Uno-X pourrait doubler Arkéa d’ici fin 2024. Et attaquer 2025 avec un objectif précis et une motivation décuplée, celle du WT en fin d’année. DSM, Cofidis et Arkéa doivent se remettre en ordre de marche pour éviter de perdre un sésame très précieux.