A 26 ans, Matej Mohoric est dans l'une des meilleures périodes de sa carrière. A l'instar de Ballerini, c'est l'heure pour lui d'enfin prendre son envol, après 7 saisons chez les pros. 2021 sera t-elle l'année du Slovène ? Décryptage.
Principalement connu pour la position en descente dite position "Mohoric", interdite récemment par l'UCI, assis sur cadre, Matej Mohoric était aussi l'un des coureurs les plus attendus lors de son arrivée chez les pros. Très complet, il a aujourd'hui des objectifs clairs pour la saison : "Je voudrais essayer de gagner une classique et une victoire d'étape en GT". En a-t-il les moyens ? Sur quelles courses l'attendre ? On vous en parle.
Crack chez les jeunes, complet chez les pros
A son arrivée chez les pros, Mohoric était terriblement attendu pour une raison simple. Champion du monde espoir en 2013, sur le parcours vallonné de Florence, il était aussi terriblement fort chez les juniors. Son année 2012 fut ahurissante avec 8 victoires, aussi bien sur des courses à étapes que sur des courses d'un jour. Il écrase notamment le Giro di Basilicata avec 4 victoires d'étapes sur 5 disputées. Il finit la saison avec le titre de champion du monde junior et vice-champion du monde du contre-la-montre junior.
Forcément, de telles performances sont remarquées et la Cannondale de Peter Sagan décroche le gros lot. Mais voilà, arrivé très jeune chez les seniors, le Slovène cale. Incapable de lever les bras durant ses premières années, il ne termine quasiment jamais dans le top 10 des courses et joue un rôle d'équipier.
Principalement aligné sur les classiques vallonnées, Mohoric ne semble pas parvenir à décoller. Il va alors falloir attendre la saison 2017 pour enfin décrocher une victoire importante, sur la Vuelta. Parti en échappée, Mohoric attaque dans la dernière côte et résiste au retour de ses compagnons de fortune. Une victoire qui va véritablement lancer sa carrière.
La saison 2018 est bien plus aboutie. 5 victoires dont une étape du Giro, mais aussi le général du BinckBank Tour. Il se révèle aussi à l'aise sur les Strade Bianche, une classique permettant aux coureurs type "Ardennaises" et "Flandriennes" de briller. La question se pose alors sur son profil et sa capacité à réussir sur les classiques du nord. Il attaque donc en 2019 les Flandriennes pour la première fois et montre un réel potentiel dans le domaine avec une notamment 27e place sur l'E3 et une 9e place sur Gent-Wevelgem. Si l'année 2020 fut particulière, on attend de lui qu'il brille en 2021.
Son profil :
D'abord vu comme un coureur de classiques vallonnées, Mohoric est bien plus que cela. Très polyvalent, sa puissance et sa position sur le vélo semblent démontrer une véritable force pour les classiques flandriennes, jusqu'alors mises de côté. Pour le moment, son calendrier semble une nouvelle fois orienté vers les Ardennaises. 4e de Liège-Bastogne-Liège, Mohoric est évidemment capable de briller sur ce terrain mais nous l'imaginons plus gagner sur une course comme les Strade Bianche ou Milan-San Remo, sa course préférée : "C'est la course professionnelle la plus longue et j'adore ça." Il possède aussi une bonne pointe de vitesse qui peut lui permettre de régler un petit groupe au sprint. Autrement, sa polyvalence fait de lui un redoutable baroudeur. Il pourrait d'ailleurs rentrer dans le cercle des vainqueurs d'étapes sur les trois Grands Tours.
Enfin, nous ne pouvons pas parler de son profil sans mettre en avant ses qualités exceptionnelles en descente. D'ailleurs il a une explication à cela : "Quand j'étais jeune, je cherchais toujours à aller à la limite et je le fais toujours parfois en course. J'ai une bonne capacité à savoir à quelle vitesse je peux aller sans défier les lois de la physique."
Nos attentes : Une classique et une victoire sur le Tour
Cette saison, nous sommes persuadés que Mohoric peut franchir un nouveau cap, notamment sur les classiques. Nous attendons de lui une belle performance sur les Strade Bianche, même si il y arrive avec peu de jours de course. Ensuite, c'est vraiment sur San Remo que nous espérons le voir faire quelque chose. Dans le coup pour la gagne en 2019, il ne lui manque pas grand chose pour y parvenir. Par la suite, viser un top 10 sur l'Amstel et Liège sera dans ses cordes. Enfin, les classiques canadiennes sont taillées pour lui et une victoire est un bel objectif. Évidemment, avec une victoire sur le Giro et la Vuelta, comment ne pas lui souhaiter de lever les bras sur le Tour. Nous l'attendons donc au rendez-vous en juillet.
Pour la suite de sa carrière, nous espérons vraiment qu'il se donne une chance de briller sur les Flandriennes. Il en a les moyens. Les efforts solitaires ne le dérangent pas et ce sont des courses de mouvement où sa lecture de la course pourrait l'aider. Mohoric, si tu nous lis, pense au Tour des Flandres.
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