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Photo du rédacteurTitouan Lallemand

Marc Hirschi :"J'aimerais être présent aux Jeux Olympiques"

Nous avons eu le privilège d'interviewer la nouvelle idole du cyclisme suisse Marc Hirschi. Il nous a parlé de son passage par l'équipe de développement mais aussi de sa préparation, de sa saison 2021 et de ses objectifs futurs. Entretien avec le coureur du Team Sunweb.




VF : Bonjour Marc, merci du temps que tu nous accordes et bravo encore pour ta saison.


Quand as tu commencé la compétition cycliste ? Où tout a commencé pour toi ?


"Mon père a fait de la compétition étant jeune. Je dirais qu'à 12 ans, j'ai commencé à être motivé par le VTT et à 13 ans j'ai commencé mes premières courses. J'ai couru au niveau national et international à mes 17 ans. J'ai aussi fait un peu de piste à cet âge-là mais j'ai un peu pratiqué tous les sports quand j'étais jeune, avant de choisir le vélo.


Tu es passé par l'équipe de développement Sunweb, en 2018. En quoi cela t'a été utile pour ton adaptation au haut niveau ?


J'y ai passé un an et c'était vraiment bien. La structure est vraiment similaire à celle de l'équipe professionnelle. Grâce à cela, le passage entre les deux est assez facile. Ce sont les mêmes personnes, le même staff donc ça m'a vraiment aidé à franchir ce palier. J'en suis vraiment satisfait.


Cette année , tu as vraiment franchi un palier dans une saison particulière. Qu'est ce qui a changé ? Qu'est ce qui t'a fait évoluer ?


Je pense que c'est d'abord parce que la première saison sert d'apprentissage. Je me suis adapté aux distances de course, parfois longues. J'ai aussi accumulé beaucoup de kilomètres, ce qui m'a aidé à être performant cette année. La pause due au Covid-19 m'a aussi permis de travailler ma position sur le vélo. J'ai vraiment utilisé cette période pour me sentir bien sur le vélo, relaxé. Ensuite ce n'était qu'une question de temps.


Récemment, tu as avoué que tu savais maintenant comment t'entrainer pour la saison prochaine. Quel est cet entraînement ?


Actuellement je suis déjà en stage à la Grande Canarie. En décembre je vais principalement essayer de travailler les bases, et de poursuivre la progression de mes sensations sur le vélo, ce qui est essentiel, travailler le sprint, tous ces éléments pendant 6 semaines. A partir de février, je vais commencer les camps d'entraînement en équipe, mais pour ce qui est des courses, je ne sais pas encore à cause du coronavirus. Donc je vais vraiment me concentrer sur mes sensations sur le vélo.


Tu as dis que tu courais un peu plus au feeling que par rapport à la data.


Oui je préfère m'entrainer au feeling que par rapport aux datas. Évidemment je regarde quand même beaucoup les watts par exemple mais tous les coureurs doivent suivre leurs sensations car la plupart du temps tu suis le rythme sans réfléchir. Je regarde les watts sur mon vélo quand je suis seul devant par exemple pour ne pas en faire trop mais sinon je cours aux sensations.


Tu sembles à l'aise sur tous les terrains, y compris les pavés. Quel genre de coureur veux-tu être dans le futur ?


C'est difficile à dire. Je pense que dans les prochaines années, je veux me concentrer sur les courses d'un jour, notamment les classiques ardennaises qui me correspondent le mieux. J'aimerais aussi beaucoup me tester sur les Flandriennes comme le Tour des Flandres, voir si elles sont adaptées à mes qualités. Pour ce qui est des Grands Tours, je verrai plus tard. Je doute que je sois capable de faire quelque chose dès l'an prochain. J'essaie de me concentrer là où je suis bon, c'est-à-dire les courses d'un jour, que je peux remporter.


Quels seront tes objectifs pour l'an prochain ?


Mon premier objectif, c'est les classiques ardennaises. Pour le reste il faudra voir. Evidemment j'aimerais être présent aux Jeux Olympiques mais pour le moment, je reste concentré sur les classiques ardennaises qui est l'objectif numéro un.


Sur quels points souhaites-tu te développer l'an prochain ?


Je cherche vraiment à améliorer ma position sur le vélo. J'ai changé ma position sur le vélo pendant la pause Covid car j'avais des douleurs. J'ai beaucoup travaillé pendant la trêve hivernale précédente sur ma position et notamment ma jambe gauche car je ne me sens pas encore parfaitement à l'aise donc je vais utiliser ces 6 semaines pour travailler là dessus et j'espère que je vais pouvoir régler cela. Je reviens d'une mauvaise position sur le vélo, qui allait de pire en pire et maintenant ça va beaucoup mieux mais je veux continuer à améliorer ça.


T'attendais-tu à un tel succès sur le Tour de France et sur les classiques ?


Non non. J'avais de bonnes sensations. J'ai réalisé un bon Dauphiné et je voulais simplement poursuivre sur cette lancée sur le Tour de France. Tout ce qui s'est passé, c'était vraiment beaucoup plus que je ne pouvais espérer.


Tu es le fer de lance d'une prometteuse génération de coureurs suisses, avec Bisseger ou Mäder. Que ressens-tu par rapport à ça ?


En fait, je connais très bien Bisseger et Mäder, on a passé beaucoup de temps ensemble chez les jeunes mais on a aussi fait l'armée ensemble. Je pense qu'on est de bons jeunes et qu'on a une bonne influence les uns sur les autres car on est très déterminé. J'ai été très motivé par eux car ils étaient meilleurs que moi et je pense qu'avec mes bons résultats, c'est pareil pour eux. On a vraiment une belle génération.


Avais-tu une idole ou un coureur dans le peloton actuel qui était un exemple pour toi ?


J'étais fan de Fabian Cancellara [depuis 2019, Fabian Cancellara est l'agent de Marc Hirschi. Ils habitent même à 300 mètres l'un de l'autre et sont devenus très proches, ndlr], j'aime aussi beaucoup Valverde ou Alaphilippe car ils ont des qualités similaires aux miennes.


As-tu eu l'occasion de parler avec Cancellara lors de ta première rencontre avec lui ?


C'est en 2016 que je l'ai vraiment rencontré car il était champion Olympique et moi champion du monde sur piste. Mais on ne s'était pas vraiment parlé. C'est il y a un peu plus d'un an, alors que je cherchais un manager qu'il m'a contacté et c'est à partir de la qu'on a commencé notre relation.


Comment t'a t-il aidé à progresser ?


Il m'a donné beaucoup de conseils par rapport aux médias, pour me décontracter. Il ne m'a pas donné de secret mais c'est toujours différent quand Fabian dit quelque chose. Toute cette attention que j'ai actuellement, grâce à mes succès, ce sont aussi des choses qu'il a vécues lui-même. Il m'a aussi donné des conseils pour bien travailler en équipe".


Merci à Marc Hirschi et à l'équipe Sunweb pour l'interview.


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