Pour beaucoup, la saison avait tendance à se finir après les championnats du monde fin septembre. Mais depuis quelques années, la fin de saison a regagné en intérêt et les classiques italiennes enflamment la fin d'année, pour terminer en apothéose avec le Tour de Lombardie.
La fin de la Vuelta marque la fin des GT et parfois avec elle, la fin de saison pour beaucoup de coureurs. Exit le Tour de Lombardie pour beaucoup, pourtant l'un des cinq Monuments de l'année. Le mois d'octobre avait tendance à être oublié. La startlist du Monument italien était parfois si pauvre que nous avions des vainqueurs pour le moins surprenant comme Oliver Zaugg en 2011. Paris-Tours, dans le même temps, perdait son statut de course WT. La fin d'année n'attirait plus, peu de courses étaient retransmises et le rideau semblait tiré sur une scène pourtant toujours en action. Voir revivre cette fin d'année est donc une excellente nouvelle, la classique des feuilles mortes en tête. C'est cette amour retrouvé qui booste toutes les autres courses préparatoires.
Un regain d'intérêt (comparatif des années)
Jusqu'en 2018, les classiques italiennes étaient clairement mises de côté. Il suffit de regarder les startlists et les vainqueurs pour s'en rendre compte. Entre 2010 et 2017, il y avait en moyenne 10 équipes WT sur les courses Pro Tour et entre 0 et 4 sur les courses du calendrier Europe Tour. Un nombre faible qui se ressentait sur la qualité des vainqueurs. Par exemple, sur la Coppa Sabatini, seulement 11% des vainqueurs faisaient partie d'une équipe WT, de 2010 à 2017. Depuis 2018, le taux est de 100%. Une différence flagrante.
Au-dela du côté WT ou PRT, les startlists, notamment des courses de préparation du Tour de Lombardie, sont montées en gamme. Ci-dessous, les podiums du Giro Dell Emilia, qui a lieu le week-end du 30 septembre. De vainqueurs, certes WT, comme Bakelants, nous sommes passés à Roglic ou Mas avec Pogacar sur le podium.
La hype est aujourd'hui très importante pour ces courses. La preuve, en plus de Pogacar, la présence des Yates, de Landa ou encore Ayuso a déjà été annoncé. Un intérêt qui avait pourtant disparu dans les années 2010. Alors, pourquoi un tel regain d'intêret ?
Les raisons : Course aux points UCI, un climat agréable et une mise en valeur des courses à la TV
Les raisons sont multiples pour expliquer cette nouvelle passion pour les courses italiennes de fin d'année.
- D'abord, le Covid a certainement joué un rôle prépomdérant avec les nombreuses annulations. Les courses maintenues étaient logiquement attrayantes, ce qui a permis à certaines équipes ou coureurs de redécouvrir des courses magnifiques. Aujourd'hui, elles se sont stabilisées car les coureurs ont beaucoup apprécié rouler là bas.
- La nouvelle réglementation concernant les montées/descentes en WT a aussi eu un impact important, même si le regain d'intérêt a commencé légérement avant, en 2018. 2022 a été évidemment l'année avec les plus belles startlists, nombreuses équipes devant se sauver et donc marquer le plus de points possibles. Mais cela ne concernait pas des équipes comme Jumbo ou UAE qui étaient pourtant présentes. En 2024, Pogacar, Evenepoel ou Roglic sont annoncés sur plusieurs d'entres elles, notamment le Tour d'Emilie.
- Une passion retrouvée pour Il Lombardia. En 2011, Oliver Zaug remportait le Tour de Lombardie. Sans manquer de respect au coureur, sa présence au palmarès était vraiment étrange au côté des Bettini, Cunego et autres. Mais la volonté de certains coureurs de la gagner à tout prix (Valverde par exemple) sans y parvenir et la faim de la nouvelle génération, prête à courir toute la saison à l'inverse des Froome et consorts, a redoré le blason de la classique des feuilles mortes. Cette derniere a vu le meilleur coureur du monde inscrire son nom au palmarès à deux reprises en 2021, 2022 et 2023. Tadej Pogacar est évidemment le favoris en 2024.
- Un regain d'intérêt du public. Sur les réseaux sociaux et dans le milieu, les courses ont logiquement suivi cette évolution et les elles sont depuis quelques années retransmises. On pense notamment à L'EQUIPE TV qui a acheté les droits et fait redécouvrir ces courses aussi belles qu'intéressantes. Depuis, Eurosport a repris le flambeau et nous pouvons suivre à nouveau ces courses avec passion
A l'image de Paris-Tours avec ses chemins de vigne, les classiques italiennes ont retrouvé de leur superbe, et redonné de l’attrait à cette fin de calendrier. Pour notre plus grand bonheur et celui des suiveurs.
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