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Photo du rédacteurTitouan Lallemand

Les clés de la victoire au Mur de Huy (Flèche Wallonne).

Alors que la 70e édition de la Flèche Wallonne arrive, nous nous sommes intéressés au mur de Huy, passage décisif pour la victoire. Chaque année, la victoire se joue en haut du mur. Mais comment doit-on s'y prendre pour l'emporter lorsque l'on est fort ? Analyse en décryptant les 5 victoires d'Alejandro Valverde, Roi du Mur de Huy, dont 4 succès d'affilées.


La dernière fois qu'un coureur l'a emporté en attaquant avant le Mur de Huy date de 2003, avec la victoire de Igor Astarloa. Quasiment 20 éditions sont passées depuis et c'est toujours dans les deux derniers kilomètres que la victoire s'est jouée, forgeant ainsi la légende du Mur de Huy, avec ses passages à plus de 20%. Pour notre analyse, nous avons choisi de nous servir des montées d'Alejandro Valverde, qui, en dominant la course pendant 4 ans a découragé ses adversaires en reproduisant un schéma similaire lors de chacune de ses victoires.


L'approche du Mur de Huy:


Si le Mur de Huy est à gravir à trois reprises, le parcours de la Flèche Wallonne est jonché de côtes pentues, surtout dans les 50 derniers kilomètres. Il est donc primordial d'avoir une équipe capable de contrôler la course et de placer son leader efficacement. Le placement joue bien sûr un rôle clé car les efforts pour remonter, sur les pentes les plus fortes, sont bien plus importants. Dan Martin est par exemple souvent mal placé mais finit très bien positionné. Sans doute qu'avec un meilleur placement, il aurait pu contester la victoire de façon plus nette. Il a fini 3 fois sur le podium lors des 4 victoires d'affilée de Valverde.


Rester dans les roues pendant les premiers 500 mètres :


Le pied de la côte est d'abord en faux plat montant, avant d'être sur les premiers pourcentages. On remarque qu'à cet instant Valverde est souvent dans les roues, toujours aux avants postes évidemment. Il est important de ne pas faire d'effort inutile. Une attaque d'un leader à cet instant est souvent voué à l'échec. Bardet, Betancur et d'autres s'y sont essayés, sans succès. A noter qu'à cet instant, Valverde devient systématiquement seul, contrairement à certain de ses plus gros adversaires qui peuvent jouer le coup à deux. On pense notamment à Katusha en 2014 et 2015 et Quick-Step 2015 et 2016.


Choisir sa trajectoire :


C'est l'un des points clés de la montée. Aux 500 mètres, c'est le moment que choisit Valverde pour passer en tête. Lors de ses 4 victoires, il est toujours passé en tête à ce moment. Pourquoi ? Afin d'être bien placé pour l'enchainement de virages. De cette manière, il dicte son rythme et choisit le côté de la route. Il est clairement visible que Valverde prend toujours l'extérieur du virage, dans le passage à 24%. Il fait certes plus de distance mais il économise des forces en prenant les pourcentages les moins durs, quand d'autres passent à l'intérieur et sont dans l'obligation d'appuyer encore plus sur les pédales. Un effort non négligeable qui pèse à la fin. A cet instant, Valverde a déjà économisé de l'énergie face à certains de ses adversaires directs.


Contrôler les attaques :


Aux 400 mètres, la route se cambre à nouveau. C'est dans cette ligne droite que l'on assiste souvent à des attaques, comme Gaudu aux 250m en 2017, Rodriguez aux 400m en 2016, Kwiatkowski aussi aux 400m en 2014. Il choisit donc systématiquement de sauter dans la roue jusqu'au virage des 200 mètres. Les adversaires pensent le déstabiliser mais ils l'emmènent sur un plateau car l'effort est trop long et les coureurs calent rapidement. En 2015, aucune attaque n'est à signaler. Ses adversaires lui laissent la responsabilité d'emmener le groupe, ce qui n'est pas pour lui déplaire. Il reste donc toujours sur la droite de la route.


Le panneau des 200 mètres :


C'est la que tout ce joue, ceux partis trop tôt ne tiendront pas. C'est Valverde Time. Au panneau des 200 mètres, El Imbatido sait qu'il est capable de tenir son sprint jusqu'à la ligne. Un sprint certes long mais la pente se réduit 100m plus loin. C'est donc surtout durant 100m qu'il doit tenir et faire la différence. Et c'est son punch qui parle. Il accélère donc entre les 200 et 150m sur chacune de ses victoires. Les adversaires ont beau être dans la roue ou juste devant lui, c'est terminé. Voyez-plutôt.



La victoire d'Alaphilippe en 2018 :


Finalement, pour le déstabiliser, il aurait fallu tenter quelque chose dès le pied, un peu comme l'a fait la Lotto-Soudal et son équipe ainsi que la Quick-Step en 2018.

Julian était dans les roues des Lotto-Soudal, alors que Valverde a lâché la roue du Français à mi-pente. Un manque de lucidité ou de force à cet instant et un écart s'est creusé. Résulta, Valverde a dû remonter et lancer son sprint de très loin alors qu'Alaphilippe n'avait pas encore fait son effort. Si on a cru un instant que l'Espagnol était capable de revenir, il a été obligé de se rassoir car l'effort était trop long. C'est ainsi que le Français a stoppé l'hégémonie de Valverde sur la Flèche Wallonne. Le Français peut aussi remercier Jelle Vanendert, très impressionnant, qui a sans aucun doute été l'un des acteurs de la chute de Valverde. En essayant d'emmener Wellens, le Belge a finalement servi de rampe de lancement pour Alaphilippe (qui a par ailleurs été le seul à pouvoir le suivre).


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