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Le Tour de Catalogne, une épreuve sous-cotée malgré un rôle essentiel pour le Giro

Le Tour de Catalogne n'est pas la course d'une semaine la plus appréciée parmi les courses World Tour d'une semaine chez les suiveurs. Pourtant, elle offre depuis plusieurs années une startlist exceptionnelle et joue un rôle majeur dans la préparation. Alors, pourquoi mérite t-elle plus d'attention ? Analyse.

Le Tour de Catalogne 2025 s'élancera le 24 mars pour sa 104e édition. Longtemps dominée par les Espagnols, la course s'est progressivement internationalisée et attire désormais de plus en plus de grands noms. Une année charnière, 2014, a particulièrement changé la réputation de l'épreuve. Par ailleurs, la nouvelle approche en matière de préparation, avec moins de courses et plus de stages, a également joué en sa faveur.


Pourquoi le Tour de Catalogne est-il sous estimé ?

Jusqu'au début des années 2000, le podium était exclusivement espagnol. En 2003, Pecharromán s'imposait devant Roberto Heras et Koldo Gil. Cette domination ibérique rendait probablement l’épreuve difficile à exporter à l’international. L’arrivée du World Tour a d’abord permis d’ouvrir la course, et la récupération des droits TV par Eurosport a ensuite offert une visibilité accrue à l’épreuve. Pourtant, malgré ces avancées, elle continue d’être sous-estimée. Pourquoi ?


  • Un parcours jugé répétitif

Le parcours, d'abord, est souvent le même. Pourtant, ces dernières années, la course a su se renouveler : une contre-la-montre par équipes une année, l’arrivée au col de Pradel en 2024… La Molina, autrefois incontournable, est désormais en alternance. En 2025, les organisateurs innovent encore avec une arrivée à Montserrat, de quoi redynamiser un tracé longtemps jugé trop répétitif. Certes, se limiter à la seule Catalogne restreint le terrain de jeu, mais la région a pourtant beaucoup à offrir.

Retrouvez ici la preview complète du Tour de Catalogne 2025
  • Une course victime d’une perception biaisée

Plus globalement, les courses espagnoles souffrent d’une image parfois dévalorisée, car elles suivent souvent un schéma type d’arrivée au sommet. Mais est-ce vraiment un problème ? Pour nous, non. C’est une marque de fabrique qui plaît aux coureurs, de plus en plus nombreux à se battre pour y participer.

Enfin, la position du Tour de Catalogne dans le calendrier, en plein cœur des classiques flandriennes, ne l’aide pas. La Belgique, véritable temple du cyclisme, vibre alors pour ses courses d’un jour, tandis que sprinteurs et Flandriens se concentrent sur ces épreuves, délaissant la Catalogne.


Le Tour de Catalogne et sa startlist XXL

En 2014, la course a changé de dimension. Parmi les engagés figuraient Froome, Contador, Rodríguez, Bardet et Quintana. Depuis, seuls des cadors se sont imposés, à l’exception de 2022, où Higuita a réussi un coup de maître.

En termes de qualité, notamment au niveau des leaders, la startlist du Tour de Catalogne est sans doute la plus riche parmi les courses à étapes d'une semaine en World Tour. Bien sûr, le tracé étant essentiellement destiné aux grimpeurs et puncheurs, la présence des sprinteurs est limitée. Ici, les grosses cuisses restent à la maison. Comme mentionné plus haut, le chevauchement avec les Flandriennes n’aide pas non plus, mais ce n'est pas un problème : ce n’est pas l’identité de cette course. Ici, c’est le paradis des grimpeurs. Une identité unique qui attire forcément les coureurs moins à l’aise en contre-la-montre et qui peinent souvent à briller sur d'autres épreuves. D'ailleurs, c’est la seule course à étapes d’une semaine parmi les plus réputées à ne proposer aucun contre-la-montre… à l’exception de 2025, où l'Itzulia Basque Country n’en proposera pas non plus.


En 2025, seront au départ : Primož Roglič, Juan Ayuso, Adam Yates, Simon Yates, Mikel Landa, Richard Carapaz, Santiago Buitrago, Geraint Thomas, Tao Geoghegan Hart, Lennart Van Eetvelt et Sepp Kuss. Jonas Vingegaard aurait dû être présent, mais sa blessure au poignet sur Paris-Nice l’en a empêché. On vous laisse imaginer la densité du top 10 final. Alors, toujours pas convaincu ? Pas grave, on a un dernier argument.


Le Tour de Catalogne, la préparation idéale pour le Giro

L’autre point intéressant pour les suiveurs, c’est que le Tour de Catalogne permet d’avoir un véritable aperçu de la hiérarchie en vue du prochain Giro. Depuis plusieurs années, cette course est devenue un tremplin pour les leaders qui ne courront plus avant le Giro (excepté Liège-Bastogne-Liège). Le Tour de Romandie a perdu ce rôle, étant désormais privilégié par les candidats au Tour de France. Quant au Tour des Alpes, il n’attire pas les grands noms, qui devraient alors renoncer à la Flèche Wallonne ou à l’Amstel Gold Race.


Les stages en altitude ont également renforcé l’importance du Tour de Catalogne. Après cette épreuve, les leaders s’envolent pour un stage de quatre semaines avant de revenir juste avant le Giro.

En 2024, le Tour de Catalogne a été le tremplin de Tadej Pogačar, qui a ensuite remporté le Giro. Idem pour Primož Roglič en 2023, qui s'était imposé après avoir fini frais la course catalane. Même scénario pour Jai Hindley en 2022. Vous l’aurez compris : pour maximiser ses chances de gagner le Giro, il faut choisir le Tour de Catalogne comme ultime course à étapes.


En 2025, le Tour de Catalogne accueillera absolument tous les candidats au podium à Milan, à l’exception d’Antonio Tiberi. Pour Primož Roglič, Juan Ayuso, Adam Yates, Richard Carapaz et Mikel Landa, ce sera la dernière course avant le Giro. Le vainqueur du prochain Tour d’Italie est donc déjà là. Vous nous direz : « Normal, ce sont les meilleurs. » Mais peut-être faudrait-il plutôt se demander : pourquoi les meilleurs adoptent-ils ce programme ? La question est vite répondue, non ?

2 Comments

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suberaie
il y a 6 jours

Dommage que ce tour ne fasse pas une incursion dans les Pyrénées Catalanes côté France !

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Guest
Mar 23
Rated 5 out of 5 stars.

Super intéressant ! Comme quoi on s’attend pas forcément à ce que ça soit si idéal pour le Giro.

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