La Vuelta 2024 - Étape 17 : Parcours et favoris

Présentation détaillée du parcours et des favoris de la 17e étape de La Vuelta 2024, qui aura lieu le 4 septembre entre Arnuero et Santander. Les sprinteurs polyvalents voudront jeter leur dévolu sur cette étape de transition, synonyme de dernière occasion pour les cuisses les plus grosses du peloton.

• Date de la 17e étape de la Vuelta a España 2024 : 4 septembre

• Retransmission TV : Eurosport 1

• Horaire : départ fictif à 14:10 - arrivée estimée à 17:22

Le dénivelé positif va opérer une chute bienvenue pour le peloton de cette 79e édition du Tour d'Espagne. La déclivité sera divisée par près de moitié, passant de 4 100 à 2 470 mètres. Si bien que l'étape est classée en " Groupe 2 ", parmi les étapes où un sprint massif est attendu à l'arrivée (article 8 du Règlement de la Vuelta a España 2024). Pourtant l'étape offre quelques pièges qui pourraient contrarier le plan de certaines équipes. Cette étape, dite " de transition ", possède son lot de surprises, à découvrir à travers le détail du parcours ci-dessous.

Profil de l'étape 17 de la Vuelta 2024 :

Parcours détaillé de l'étape 17 de la Vuelta 2024 :

La première question que l'on pouvait se poser avant les enseignements de l'étape des Lacs de Covadonga : combien auraient ils été à tenter le diable face aux Visma - Lease a Bike de Wout van Aert et aux Alpecin - Deceuninck de Kaden Groves ? Le départ, sur une courte bosse, pouvait voir une échappée publicitaire se former rapidement. Si et seulement si, les baroudeurs y voyaient la destinée funeste qui était promise à cette étape. Seulement, la grave chute de Wout van Aert dans la descente de Llomena, qui l'a contraint à l'abandon, a totalement rebattu les cartes. Les plus courageux ne devraient pas résignés au départ et les velléités pourraient durer jusqu'au pied de la première difficulté répertoriée.

L'approche de ladite difficulté ne sera pas toute plate, à la sortie de Santa María de Cayón. Si l'échappée n'y est pas encore formée, des premiers groupes pourraient commencer à s'extraire du peloton. Si au contraire, les fuyards ont obtenu un certain crédit par le peloton. Ce dernier pourrait voir quelques formations accélérer, en vue du placement pour la difficulté qui suivra.

L'Alto de La Estranguada (5.3 kilomètres à 8.5 %) pourrait être utilisé de deux manières au sein du peloton. Soit une équipe comme les Lidl-Trek de Matthias Vacek ou les Ineos Grenadiers de Jhonatan Narvaez pourrait être tenter de mettre des sprinteurs comme Kaden Groves, Corbin Strong ou Pavel Bittner en difficulté, sur les deux kilomètres à 15 % ; des pourcentages abruptes, capables de faire de véritables dégâts.

Soit par une équipe de leaders qui voudrait à la fois profiter des forts pourcentages et aussi de l'étroitesse de la route, pour piéger un candidat au podium, mal positionné dans le peloton au moment d'aborder l'Estranguada. Dans les deux cas, la course pourrait ne pas débrancher sur les 100 derniers kilomètres, en cas de bras de fer entre le peloton principal et le peloton des lâchés/piégés. Tout comme les choses pourraient vite être remise en ordre ultérieurement et la tension dans la peloton retomber comme un soufflé.

Quoi qu'il arrive, il faudra être prudent dans la descente qui s'ensuivra. Rendue gravillonneuse par les passages des engins agricoles des fermes environnantes, il n'est pas certain que la descente ait été nettoyée par l'organisation. Enième preuve s'il en est, qu'il n'y a aucune étape anodine. Cette 17e étape pourrait offrir de mauvaises surprises.

Tout de suite après l'alto del Caracol (7.2 kilomètres à 6.4 %) se dressera sur la route des coureurs. Moins pentue et sur des routes plus larges, il ne devrait rien s'y passer. Si aucune action n'a été menée dans l'ascension précédente. Par contre si une équipe a décidé de semer la zizanie précédemment, le col pourrait être utilisé pour augmenter l'avance prise sur un groupe plus en retrait.

Surtout qu'une fois au sommet, les coureurs basculeront sur une descente rapide et serpentant.

Maintenant que Wout van Aert est hors course, Kaden Groves possède une marge sur ses adversaires au classement du maillot vert. Pour autant, l'Australien n'est pas hors de danger en cas de doublé sur les deux étapes à venir. Une nouvelle victoire d'étape le mettrait hors de portée, de baroudeurs comme Pablo Castrillo, Harold Tejada ou Marc Soler qui pourraient faire une razzia de points sur les étapes à venir.

Secteurs	Maillot du meilleur grimpeur	Maillot du meilleur sprinteur
Alto de La Estranguada (Cat 2)	5-3-1
Alto del Caracol (Cat 2)	5-3-1
Sprint intermédiaire de Arce		20-17-15-13-10
Arrivée de Santander		30-25-22-19-17-15-13-11-9-7-5-4-3-2
Total de points maximum atteignables	10 points	50 points

Description détaillé du final de l'étape 17 de la Vuelta 2024 :

Situé à 23.8 kilomètres de l'arrivée, le sprint intermédiaire d'Arce signera le début du final vers Santander. Et si des mouvements avaient lieu juste après ?

A peine 1.2 kilomètres après la ligne offrant quelques points, deux petits repechos pourraient éventuellement être utilisés pour relancer la course. L'occasion de déjouer le plan des sprinteurs ?

15.7 kilomètres de l'arrivée : passage à gauche

14.3 kilomètres de l'arrivée : passage à droite

11.9 kilomètres de l'arrivée : passage à gauche

10.9 kilomètres de l'arrivée : passage à gauche

10.3 kilomètres de l'arrivée : passage de deux ronds-points qui vont étirer le peloton, sans être rédhibitoire pour la victoire finale.

7.7 kilomètres de l'arrivée : passage à gauche

7.4 kilomètres de l'arrivée : sortie d'un carrefour giratoire en faux plat montant.

6.7 kilomètres de l'arrivée : faire le tour du carrefour.

6.1 kilomètres de l'arrivée : entrée de tunnel

5.8 kilomètres de l'arrivée : chicane à prendre par la droite

5.3 kilomètres de l'arrivée : entrée de tunnel, où la neutralisation des temps interviendra dans la foulée à 5 kilomètres de la ligne.

4 kilomètres de l'arrivée : pas vraiment de technicité ou de passages sensibles jusqu'à la flamme rouge.

1.4 kilomètres de l'arrivée : les "big engines" emmenant leur sprinteur auront fort à faire dans une portion en faux plat descendant pour anticiper ce qui va suivre.

Flamme rouge : au kilomètre, le peloton devra faire face (comme mentionné sur le roadbook) à un rétrécissement. D'avis personnel, placer un rétrécissement si proche d'une arrivée considérée comme massive n'est pas digne d'une épreuve World Tour. En cas de final pluvieux, mieux vaudrait geler les temps au classement général pour parer à tout risque.

800 mètres de l'arrivée : à ce point, la route va retrouver sa largeur ordinaire.

500 mètres de l'arrivée : la vitesse va prendre avec une approche en faux plat descendant.

300 mètres de l'arrivée : la dernière ligne droite sera courte. Sur un sprint massif avec des trains de sprinteurs traditionnels, il n'est pas rare d'y voir un poisson pilote finir à quelques centimètres de la roue de son sprinteur.

Vue depuis la ligne d'arrivée

Point météorologique de l'étape 17 de la Vuelta 2024 :

Qui osera mettre la première banderille au kilomètre 0 ? Avec un vent pleine face de 20 km/h, il faudra être solide tant physiquement que mentale pour être le premier à tenter le coup. Le vent favorable dans les deux difficultés répertoriées pourrait encourager à ce que l'étape s'y anime. Malheureusement, les quarante kilomètres de vent contraire, dans les plaines de Cantabrie, devrait tempérer les envies de rouler plein pot jusqu'à la ligne d'arrivée.

Du côté des tentatives après le sprint intermédiaire, la direction du vent n'aidera pas non plus. Les éléments météorologiques favorisent-ils les desseins des sprinteurs ?

Les coureurs devront composer entre le vent et le temps capricieux. De quoi rajouter un peu plus de dangerosité dans un final déjà sous tension.

Les favoris de la 17e étape de la Vuelta 2024 :

En l'absence de Wout van Aert, Kaden Groves fait figure d'épouvantail. Déjà double vainqueur (Ourém et Villablino), le sociétaire de la Alpecin - Deceuninck peut faire la passe de trois. Une manière de sceller de manière définitivement le maillot vert, qu'il revêt désormais suite à l'abandon du Belge. Avec un train encore au complet, l'équipe Belge sera difficile à manœuvrer.

Les adversaires principaux du leader du classement par point doivent être Pavel Bittner, vainqueur à Séville et Corbin Strong, troisième à Villablino. Deux coureurs qui pourraient profiter des conditions climatiques difficiles, appréciant tous deux la pluie. Si tenté que certains ne viennent pas jouer les trouble-fêtes dans cette hiérarchie évidente. Mathias Vacek, par deux fois deuxième sur cette 79e édition de la Vuelta a Espana peut espérer convertir le tir. Le tchèque de la Lidl-Trek est l'un des sprinteurs qui passe le mieux les difficultés. De quoi encourager son équipe à tenter un écrémage à 100 kilomètres de l'arrivée ? L'opération pourrait être double pour l'équipe Américaine. Pour cause, Mattias Skjelmose est positionné au classement général. 8e à 4 minutes de Ben O'Connor et 2'35'' du podium, le danois pourrait profiter d'un membre du Top 10 piégé, pour opérer une remontée au classement général. C'est pourquoi l'équipe apparait comme la plus encline à tenter le coup. Dans la même logique, Jhonatan Narvaez pourrait faire travailler son équipe dans l'Estranguada. Un mouvement qui profitera à Carlos Rodriguez (7e à 3'53''). Il n'est pas à exclure qu'une fois sur le plat, les deux équipes travaillent de concert pour ne pas revoir de retour de l'arrière. Une situation qui peut porter préjudice aux sprinteurs polyvalents qui feront le jeu du classement général une priorité sur la victoire d'étape.

La régularité de Pau Miquel pourrait-elle finir par payer. Après les deux succès de Pablo Castrillo, l'équipe Kern-Pharma peut-elle prendre un troisième bouquet ? Filippo Baroncini n'a loupé la dernière occasion de prendre part au sprint. L'Italien manque peut être de cette explosivité finale pour convertir le tir, mais en début de troisième semaine les états de forme des uns et des autres peuvent lui ouvrir une fenêtre sur la victoire. Candidats aux accessits, on ne peut oublier Carlos Canal et Gianmarco Garofoli. Arne Marit est, sans doute, celui qui devrait souffrir le plus de l'enchainement " Estranguada-Caracol ".

Une attention particulière sera à mettre sur deux rouleurs. Stefan Kung, à l'image de Filippo Ganna, a montré qu'il n'était pas qu'une bête à rouler et qu'il possédait une petite pointe de vitesse face à ce field de sprinteurs. Doit-il tenter l'option sprint ou profiter d'une désorganisation à la flamme rouge à cause du rétrécissement ? Sur sa forme du moment, il serait bon de le voir dans la peau du late attacker. Une position qu'Eduardo Affini devrait lui aussi tenter, à cause de l'abandon de son sprinteur.

⭐⭐⭐ Kaden Groves

⭐⭐ Corbin Strong, Pavel Bittner

⭐ Mathias Vacek, Stefan Kung, Pau Miquel, Filippo Baroncini, Carlos Canal, Gianmarco Garofoli, Jhonatan Narvaez, Arne Marit, Eduardo Affini