Au cours de son histoire, la Sicile a été marquée par différents peuples qui ont laissé leur empreinte à travers l’architecture. Un voyage aux teintes roses, orange et dorées.
En accueillant des coureurs venus du monde en entier pour le Grand Départ du Giro 2020, Palerme se rappellera, samedi, des souvenirs qui ont fait son histoire et, plus globalement, celle de la Sicile. L’île italienne n’est autre que la plus grande de Méditerranée et abrite encore aujourd’hui les traces de son passé multiculturel, comme l’est le peloton du 103e Tour d’Italie, rassemblant Colombiens, Danois, Britanniques, Australiens ou Russes. Car la Sicile n’est pas une simple région d’Italie et n’a pas connu d’histoire linéaire, à l’image des montagnes qui recouvrent son sol.
Au centre de la lutte de pouvoir entre Grecs, Romains et Carthaginois durant l’Antiquité, Palerme fut conquise par les Arabes au IXe siècle, puis par les Normands en 1072. Devenue capitale du Royaume de Sicile dirigé par Roger Ier, la Sicile vit cohabiter tous les peuples qui y sont passés, Arabes, Grecs, Byzantins et donc Normands. Un mélange hétéroclite, qui a donné à Palerme tout son charme : une architecture aux styles divers, tout en restant harmonieuse. En témoignent deux sites phares de la cité sicilienne : La Martorana et la chapelle Palatine. La première est une église du XIIe siècle bâtie pour le culte grec orthodoxe. Les chapiteaux mais surtout les mosaïques sont de style byzantin, à tel point qu’on se croirait à Istanbul.
Et plus loin, la chapelle palatine située dans le palais des Normands, dominant la ville, est le parfait mariage des styles normands et byzantins. Ses mosaïques, son plafond en nids d'abeilles, typique de l'art mozarabe, mais aussi les pavements et incrustations de marbre valent le détour, et participent à rendre la cité palermitaine particulièrement colorée. Aux teintes rose-orange, Palerme est agréable et offre de nombreuses ruelles et sites pittoresques. N’hésitez pas à vous arrêter dans un des nombreux restaurants pour déguster des pâtes aux sardines, ou à la terrasse d’un café pour petit-déjeuner un merveilleux canello, un biscuit feuilleté frit garni de crème et de fruits confits, accompagné d’un délicieux cappuccino.
Mais si vous tenez à en voir un peu plus sur la diversité de l’île, la cathédrale de Monreale, d’où s’élanceront les coureurs du Giro, est un incontournable. Située à 10 kilomètres au sud-ouest de Palerme, la cathédrale incarne le fleuron de l’architecture normande et marque aussi par le mélange avec le style byzantin. Commencée en 1174, elle abrite une multitude de mosaïques, alors que le cloître accolé nous frappe par ses colonnettes ornées et soutenant des arcades d’inspiration arabe. Ce voyage doré à travers le temps et les cultures se poursuit partout en Sicile, où les cyclotouristes les plus courageux peuvent s’y donner à cœur joie. Les petites routes de montagne ne manquent pas, et les villes d’intérêt non plus : Agrigente, Caltagirone, Taormine ou encore Syracuse, pour rendre hommage à Henri Salvador (« J’aimerais tant voir Syracuse ») sont des arrêts recommandés.
Depuis Catane, nous vous conseillons un incontournable, gravir les pentes de l’Etna, le plus haut volcan actif d’Europe. Merveille naturelle, il est aussi un parfait condensé des couleurs rose, orange et or qui font le charme de la Sicile. Passage obligé du Giro depuis plusieurs années, c’est bien à pied que se termine l’ascension sur la roche volcanique et le magma solide. Contrairement au Vésuve, difficile d’apercevoir le plus grand cratère, mais le jeu en vaut la chandelle, sur ce paysage lunaire. N’hésitez pas à ramener quelques morceaux de roche volcanique, elles feront un très beau souvenir pour ce site quasi unique en Europe. Comme pour les coureurs du Giro, vos jambes risquent de piquer en fin d’ascension. Mais vous ne le regretterez pas.
Comments