Durant l’édition 2020, le Tour de France ne fera pas d’étape en Alsace contrairement à l’an dernier. Pour autant la région frontalière avec l’Allemagne et la Suisse ne cache pas son amour pour la bicyclette. Ses routes offrent de superbes itinéraires et Strasbourg se revendique comme capitale française du vélo.
La cathédrale Notre-Dame de Strasbourg est aux premières loges … 365 jours par an. Sous la chaleur étouffante des mois d’été comme lors des (courtes) journées froides, l’édifice millénaire assiste perpétuellement au même balai. Les vélos traversent son parvis, la contournent avant de s’engouffrer rue des Frères, rue Mercière ou encore dans la merveilleuse rue des Orfèvres.
Les Strasbourgeois sont habitués. Ils savent slalomer entre les travailleurs, les touristes ou les simples badauds. Changement brutal de direction, coup de freins, ils jouent avec leur sonnette autant qu’avec leur guidon dans les artères de l’ellipse insulaire.
La prolifération des vélos, du pain béni pour les voleurs
Véritable phénomène, le vélo est ici un incontournable depuis plusieurs années. Chacun a le sien. Tous les Strasbourgeois (ou presque) se sont déjà fait voler le leur, qu’il soit neuf, usé, tout terrain, pliant ou électrique. Un désagrément qui arriverait à près de 6000 habitants chaque année dans l’Eurométropole.
Face à ce fléau, la ville a déjà expérimenté le « bycode » gravé sur le cadre. Mais pour Fabien Masson, le directeur de CADR 67, ce dispositif de lutte doit être renforcé : « ça fait des années qu'on pense à un nouveau système avec des puces et de la géolocalisation, mais ce n'est pas facile à mettre en place avec les règles, les normes et les problèmes de réseau » (France 3 Grand Est). Un vœu pieu qui se réalisera peut-être prochainement puisqu’une une société spécialiste dans la géolocalisation, basée dans la commune voisine de Schiltigheim, a développé un traqueur.
Une technologie au cœur de l’opération « Vigivélo » lancée par Strasbourg qui permet à 500 volontaires d’intégrer un capteur qui doit s’activer lorsque le vélo est dérobé.
Un aménagement cyclable inégalé en France
Si la phase de test s’avérait concluante, elle permettrait (enfin) aux usagers de profiter pleinement des 700 km de piste cyclable. Un record qui fait de Strasbourg la capitale française du vélo en 2019 dans les villes de plus de 200 000 habitants (d’après la Fédération française des usagers de la bicyclette) et une véritable satisfaction pour le désormais ex-maire, Roland Ries : « ce premier prix valide les choix politiques faits depuis de nombreuses années et portés par mon adjoint aux mobilités alternatives, en concertation avec les associations, de créer un système vélo complet et cohérent : aménagements cyclables en site propre et actions d’accompagnement telles que Vélhop, Au boulot à vélo, les Plans de Mobilité d’Entreprise (16% des déplacements domicile/travail se font à vélo), la fête du vélo, le soutien des vélo-écoles pour adultes et des ateliers d’auto-réparation des vélos. »
Et les chiffres sont éloquents. 6 000 Vélhop sont disponibles et 19 000 arceaux de stationnement ont été installés et il y aurait 310 000 vélos chez les particuliers, d’après les chiffres de l’Eurométropole de Strasbourg. Ombre au tableau, le projet de trois boucles périphériques cyclables ne progresse pas et plusieurs observateurs invitent l’ancienne ville impériale à s’inspirer, encore et encore, des politiques menées dans certaines communes allemandes et néerlandaises.
L’Alsace terre de vélo
Vous l’avez compris, le vélo a une place prépondérante à Strasbourg. Et avec les élections de l’écologiste Jeanne Barséghian (ville) et de Pia Imbs (métropole), il devrait en avoir encore plus dans une communauté urbaine déjà rampe de lancement de nombreuses balades.
Car si pédaler en ville peut être agréable, ce plaisir est démultiplié lorsqu’il permet de découvrir la magnifique Alsace, comme de rendre visite à nos voisins allemands. Si vous êtes tentés, le site alsaceavelo.fr propose un très grand nombre d'itinéraires pour tous les niveaux.
Faites le tour des anciens forts militaires construits à la fin du XIXème siècle (période allemande) pour protéger Strasbourg. Prenez la direction de Colmar, en chemin profitez (avec modération) des excellents vins de la région et visitez les plus beaux villages alsaciens (Ribeauvillé, Riquewihr, Kaysersberg). Pour les plus courageux grimpez jusqu’au mont Saint-Odile pour observer la plaine d’Alsace ou visitez le château du Haut-Koenigsbourg.
Accordez-vous plusieurs jours pour remonter le Rhin du nord du Bas-Rhin jusqu’à la Suisse. Ou imaginez-vous en Thibaud Pinot, vainqueur du Tour d’Alsace en 2011, gravissant les nombreux cols des Vosges pour finir au plus haut d’entre eux, le Ballon d’Alsace.
Enfourchez vos vélos et amusez-vous, Ìhr sìnn ìm s’Elsàss !
Ecrit par Arthur Lindon, Journaliste
Comments