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Photo du rédacteurVélofuté

Francesco Casagrande : Une année 2000 au sommet

Pour cette nouvelle édition rétro, on se penche sur un ancien second du Giro, Francesco Casgrande, dont l'année 2000 restera dans les anales. Malgré cela, il n'aura jamais réussi à embrasser une grande carrière sur le Giro. Retour sur la carrière d'un coureur peu cité dans les mémoires et pourtant diaboliquement efficace.

Fort de ses 42 victoires professionnelles, le Toscan Francesco Casagrande a marqué son époque en se forgeant un palmarès impressionnant et très varié. A l'origine puncheur orienté grimpeur, l'Italien a d'abord brillé sur les classiques vallonnées, puis ses immenses qualités lui ont ensuite permis de briller sur les Courses par Etapes d'une semaine.


UN COUREUR COMPLET ?

Telle était la destinée de Francesco. Dès 1996, il remporte Tirreno Adriatico et Tour du Pays Basque à 25 ans, puis le très difficile Tour de Suisse en 1999. Francesco compte aussi un nombre important de classiques prestigieuses à son palmarès comme la Clasica San Sebastian par deux fois en 1998 et 1999 et la Flèche Wallonne en 2000. En cette année de millénaire, ses talents de coureur complet sont récompensés à la fin de la saison par une première place au classement UCI. Sur les monuments, il lui manquera toujours ce petit plus même s'il compte la bagatelle de onze Top 10, notamment sur le Tour de Lombardie et Liège Bastogne Liège.


FRANCESCO CASAGRANDE : COUREUR DE GRAND TOUR ?

Le bilan du coureur italien sur les Grands Tours est nettement moins impressionnant. Sans doute moins performant, et surtout beaucoup plus irrégulier sur trois semaines. Ainsi, pour exemple, il compte 3 top 10 sur les 10 derniers Grands Tours qu'il a couru, pour 7 DNF. Parmi ces top 10, il convient de se repencher sur le Giro 2000. Au meilleur de sa forme, Casagrande y réalise la performance de sa vie. Il remporte la neuvième étape courue entre Prato et Abetone en solitaire, son seul bouquet sur un Grand Tour, et endosse le maillot rose. Il gardera sa tunique 11 jours, ne la cédant à Sefano Garzelli, vainqueur final, que l'avant-dernier jour, lors d'un Contre-la-Montre en côte entre Briançon et Sestrière.


L'HISTOIRE D'UN CYCLISTE BESOGNEUX ET UN PEU TROUBLE

Toute sa carrière, excepté en 1998 où il a couru pour Cofidis, Francesco Casagrande a couru pour les plus grandes formations italiennes. Citons la Mercatone Uno, la Saeco et la Lampre. Il a toujours eu cette image de travailleur acharné et stakhanoviste. A l'entrainement, il pouvait enchainer quotidiennement 7 heures de selle sans sourciller. Il portait sur son visage les traits du labeur et de la fatigue, qui allaient de pair avec son côté introverti et sa discrétion. Casagrande n'avait pas pour habitude de se plaindre du mauvais temps ou de son matériel. Un mercenaire d'un autre temps dont son ancien équipier Massimiliano Lelli disait "qu'il était parfois moins dur de courir en compétition que de s'entrainer avec lui".Son côté bosseur à l'extrême l'a conduit à enfreindre quelques règles. Il est ainsi contrôlé positif par deux fois en 1998 à la testostérone et suspendu 9 mois. Casagrande, déjà solitaire et renfermé, s'enferme alors encore un peu plus dans le silence. C'est finalement à l'image de sa carrière : un homme discret et travailleur, peu communiquant, et aux quelques pratiques troubles.


Rédigé par Olivier, Alias @Coureursoubliés


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