Le col Joux Plane, de retour sur le Tour de France 2023, joue la tromperie. Ce doux nom mélodieux cache en réalité une montée corsée, en témoignent les 11,6kms à 8,5%. Situé entre Samoëns et Morzine dans le massif du Chablais en Haute Savoie, Joux Plane jouit d’une belle réputation pour plusieurs raisons : son histoire, sa beauté et sa dureté. Vélofuté part à la découverte de ce col mythique.
Dans l’histoire du Tour
Le Col de Joux Plane a été emprunté à 11 reprises par le Tour de France. Lors des 4 dernières fois, ce sont des noms bien connus du peloton qui l’ont franchi en tête : l’éléphant volant Marco Pantani en 1997, Richard Virenque en 2000, Floyd Landis en 2006 (il fut disqualifié suite à un contrôle antidopage positif la même journée), et Jarlinson Pantano en 2016.
Lance Armstrong décrit même l’étape en 2000 comme « le jour le plus difficile de sa vie de cycliste », meurtrit par une fringale (une des seules défaillances de sa carrière). Richard Virenque en rajoutait parlant « d’un des cols les plus difficiles des Alpes ». C’est dire…
L’ascension – Versant Sud
Au départ du charmant village de Samoëns, Joux Plane est un col redoutable. A la vue des couleurs de son profil (voir ci-contre) qui oscillent entre le rouge et le noir, on sait à quoi à s’attendre. Nous vous conseillons comme d’habitude de vous échauffer dans la vallée pour subir le moins possible et ne pas exploser pendant l’effort. Les seuls répits pour reprendre du souffle se situent dans les nombreux lacets que compte le col. Ils permettent de se relancer pour repartir à l’assaut des plusieurs passages à 10%.
Très peu abritée, la route se trouve souvent en plein soleil. Préparez la crème solaire. Il est préférable de partir tôt le matin afin d’éviter de sécher dans la montée. Nous nous souviendrons toujours de notre ascension sous 37 degrés lors de l’étape du Tour 2016 et même 39 sur celle de 2023. Les coureurs tombaient les uns après les autres et agonisaient sur le bas-côté. Un silence de cathédrale régnait. Seuls les souffles (de buffles) des participants et les tours de manivelles s’entendaient. La chaleur nous accablait. Une vraie scène de guerre. On a toujours du mal à comprendre pourquoi on se fait autant mal par moment ! (Sport de maso quand même !)
Au-delà de l’exigence de la montée, c’est un véritable distributeur de panoramas sur ses hauteurs. Les points de vue sur le Mont-Blanc sont sublimes. Profitez donc de la beauté des paysages et décollez les yeux du compteur. Oubliez le KOM Strava, vous ne l’aurez jamais. Il est détenu par l’Italien Damiano Caruso en 31 minutes et 29 secondes, à la vitesse folle de 19,6km/heure. Toujours plus ! Cela devrait changer cette année avec les Pogis et Vingos.
Lorsque vous aurez dompté cette bête, admirez la vue sur la Vallée du Giffre et sur le Mont Blanc. Allez-vous poser quelques instants en bord de Lac. Vous êtes des privilégiés.
Joux Plane « plus cool » : Afin de « faciliter » le démarrage du col aux moins bons grimpeurs, à Samoëns, suivez les hameaux successifs « Les Moulins », « les Plaignes » et « le Coudray » et rejoignez la montée « directe » à Plan Praz. Cela permet de démarrer le col plus aisément pour vous mettre en cadence plus facilement. Les 3 premiers kilomètres sont à 4% de moyenne mais la montée est rallongée de 2,5km (on ne peut pas tout avoir).
Vous l’aurez compris, le col de Joux Plane jouit d’une réputation qui est loin d’être usurpée. C’est un col à prendre avec prudence et qui mérite amplement de le gravir. Un joyau parmi les joyaux. Vous serez récompensés au sommet et fiers d’avoir gravi un de ces cols « dont on se souvient toute sa vie ». Profitez au sommet de son environnement et faites comme nous, embrassez le Joux.
Comments