Nicolas Boisson, entraineur de la Continental Groupama FDJ, nous fait découvrir ses huit néo pro qui vont franchir cet hiver le palier World Tour pour rejoindre l'équipe principale, Groupama FDJ.
Préparez vous à connaître sur le bout des doigts le profil des huit néo pro qui rejoindront en fin de saison la Groupama FDJ. Leur entraineur, Nicolas Boisson, en est très fier.
Romain Grégoire :
« On peut dire beaucoup de choses sur lui… C’est plutôt un puncheur, je pense qu’il se fera vraiment plaisir sur les classiques. Liège, Amstel, ce sont des courses qui peuvent bien lui correspondre. Aujourd’hui, les cols longs mais encore plus les cols raides, ça reste encore son point « faible » mais il a tellement d’autres qualités. Il peut gagner au sprint, il peut amener un sprint, il peut gagner en haut d’une bosse de 1 à 2 min (d’effort)… C’est vraiment un coureur qui est très complet. Ça peut être un coureur qui va très vite scorer mais, inversement, c’est aussi un profil de coureur qui va rencontrer un très gros niveau. Si on prend les courses taillées pour ses qualités – Flèche, Amstel, Liège – ça reste un Monument et on se bat face aux meilleurs coureurs. Mais après je n'ai aucun doute que, lorsqu’il va redescendre un peu à l’échelon inférieur, sur des manches de Coupe de France ou des courses de ce niveau-là, il sera tout de suite très performant. C’est vraiment un gagneur et un talent dans tous les domaines. Il continue encore les études, il a une année d’avance…"
Lenny Martinez :
« Lenny, C’est vraiment LE pur grimpeur. Je pense que ça faisait un moment qu’on n’avait pas vu un aussi bon grimpeur au sein de l’équipe – et même en France. Mais ça reste un coureur qui est très jeune, qui a une maturité peut être différente de celle d’un Romain (Grégoire). Lenny, il a quitté la maison cette année pour venir vivre à Besançon… Mais ce qui est sûr, c’est qu’il a d’énormes qualités en montagne. Ça, c’est indéniable. On l’a vu sur le Baby Giro où il était très fort, sur le Val d’Aoste : c’est vraiment le pur grimpeur. Pour autant, on n’oublie pas de travailler avec lui, de l’emmener sur des courses qui ne sont pas du tout dans son registre. Si demain il est emmené à faire un Grand Tour, il faut qu’il soit capable de passer les bordures et tous ces pièges là."
Sam Watson :
« C’est un pur coureur de classiques. Il est fasciné par ça et il a une bonne pointe de vitesse. Ce n’est pas un pur sprinteur mais, par contre, il est capable de développer la même puissance, que ce soit après 5min ou 5h de vélo… Il est dans le même style que Jake Stewart, peut-être avec la pointe de vitesse en plus. Jake n’est pas lent mais Sam… Il va vraiment pas mal. Il a aussi une vraie science de la course, je pense que ça sera vraiment un très bon coureur de classiques."
Paul Penhöet :
« Lui aussi, c’est sur qu’il a une grosse pointe de vitesse. Paul est rapide, très rapide ! Par contre, nous, on l’a énormément fait travailler sur tout ce qui était « montée ». Le but c’était vraiment qu’il soit capable de passer les bosses. L’an dernier, on avait un stage montagne et on avait lui et Marijn Van den Berg qui trainaient à l’arrière, ils montaient les cols vraiment tranquilles. Et c’était le jour où Démare avait été hors-délais sur le Tour de France (9e étape, à Tignes)… Donc je m’étais servi de ça pour leur dire : « Les gars : si demain vous voulez faire un Grand Tour, et que vous voulez gagner, il faut être capable de passer la montagne. Ca sert à rien d’aller vite au sprint si vous n’êtes pas là à l’arrivée ». Et ça, ça les a un peu « vexé », ils ont repris un peu d’élan après ça et c’est eux qui attaquaient les grimpeurs. Ce jour-là a un peu fait office de déclic dans leur tête et ils avaient compris l’importance de passer les cols. Aller vite au sprint, c’est bien. Mais aujourd’hui on le voit : sur 90% des courses, ils mettent une bosse à 5 10 ou 15km de l’arrivée… Le travail de montagne pour Paul, c’est autant pour lui permettre d’être complet que pour éviter d’être hors-délais. Il y a la volonté de pouvoir faire des courses d’une semaine ou de trois semaines mais aussi surtout de passer les bosses souvent placées dans le final. En bref, Paul est rapide, c’est la relève d’Arnaud Demare !"
Lorenzo Germani :
«Lorenzo, ça fait deux ans aussi qu’il est dans la structure. C’est un coureur qui a énormément progressé, qui a été grandement stimulé par le collectif que l’on a pu avoir cette année.. Aujourd’hui, on ne connait pas trop ses limites. L’an dernier, c’était un bon équipier. Cette saison, il a été très bon, puis il a été excellent. Il a même été capable de gagner aux championnats d’Italie et maintenant au Val d’Aoste. Et ça a été le déclic. Les autres étaient capables de gagner des courses et il s’est dit : « Bon, bah ok. Maintenant moi aussi j’en suis capable ». Un déclic mental mais aussi le fruit de tout le travail accompli pour l’équipe depuis un an et demi. Aujourd’hui il en est récompensé. On le dit toujours, il n’y a pas de boulot ingrat, chacun a sa marge de progression. L’important c’est que le coureur progresse. Après, nous on attache aussi beaucoup d’importance à ce qu’il y ait un « transfert de succès », que ce ne soit pas toujours le même qui gagne. Ca ne sera pas un pur grimpeur mais ça peut être un excellent coureur en montagne sur les courses bien vallonnées. Ce n’est pas lui qui va rouler sur le plat en début de course, ce n’est peut-être pas lui qui emmener le grimpeur jusqu’à 1 ou 2km de l’arrivée mais, sur tout le reste, il sera là. Il continue de progresser de mois en mois."
Enzo Paleni :
« Il est un peu dans le même profil que Lorenzo. Un petit peu moins bon grimpeur mais bien meilleur sur le plat. Après, Enzo a de vraies capacités en contre-la-montre, il est capable de rouler vite et longtemps. Lui et Clément Davy se complèteraient bien par exemple, avec Enzo qui roulerait lorsque c’est un plus vallonné/montagneux."
Reuben Thompson :
« C'est un pur grimpeur. Plus c’est long, plus c’est raide, mieux c’est pour lui. Il est fasciné par tout ce qui est montagne. L’an dernier, il a vécu un début de saison assez compliqué jusqu’au mois de juin avant de gagner le Val d’Aoste. Mais il venait de Nouvelle-Zélande et il avait quelques lacunes sur le vélo. Là-bas, les routes sont très larges et on a un peloton de 40 coureurs. Il y a un très gros niveau mais il n’y a pas besoin de savoir frotter comme il faut savoir le faire quand on va faire des courses en Belgique par exemple. Notre but a donc été de combler toutes ces lacunes techniques. Cette année, il a réussi à mettre tout ça en application, on l’a aussi ramené sur des courses qui n’étaient pas du tout dans son profil et aujourd’hui, il a énormément progressé, il ne perd plus de temps sur des cassures, des bordures… On a toujours senti que malgré ses lacunes, il était une jambe en-dessus de tout le monde en montagne. Mais ses défauts en étaient surtout parce qu’on l’emmenait sur des courses qui n’étaient pas dans son profil. Quand on a ses défauts et qu’on va faire des courses montagneuses – et encore plus à notre niveau – même si on arrive avec 40’’ de retard au pied, ce n’est pas grave, ça se gomme assez vite. Mais à l’échelon supérieur, si on arrive avec 40’’ de retard au pied d’un col, c’est terminé. Après, on s’en était aussi aperçu à Burgos l’an dernier où il espérait faire un résultat nettement supérieur (83e). Au final, il a toujours été pris dans les cassures ou piégé ou mal placé. Ça nous a aussi aidé à lui montrer les étapes à franchir pour aller à l’échelon supérieur. Après Reuben n’a pas plus de lacunes qu’un autre coureur. Tous ont des lacunes quelque part. Ça reste des jeunes coureurs de 18-19 ans, c’est normal. Heureusement qu’ils ne sont pas parfaits !"
Laurence Pithie :
« C’est un très bon coureur, je pense qu’il va être amené sur tout ce qui est classiques et il sera également très intéressant dans un train je pense. Il sera un peu à l’image de ce que Miles Scotson faisait. Il va très vite parce qu’il a été plusieurs fois champion du monde sur piste. Mais à l’échelon supérieur, il y aura toujours quelqu’un qui ira un peu plus vite que lui. L’an dernier, il a fait podium sur une classique .1 en Belgique. Pas le Samyn mais ça devait être Monséré (NDLR : c’était le Circuit de Wallonie, 3e derrière Laporte et Sarreau). Il a gagné le Baltic Chain Tour… Je pense qu’il sera intéressant dans un train ou sur des épreuves ou il y aura de la course. C’est un battant."
Jensen Plowright (A signé chez Alpecin Deceuninck)
« C’est un sprinteur, pur et dur. Il vient de l’école de la piste et lui, il sera un sprinteur, à 200%."
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