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Cyril Dessel, une journée au paradis sur le Tour de France

En 2006, Cyril Dessel a réalisé la meilleure performance de sa carrière en récupérant le maillot jaune sur le Tour de France. Une journée qui a changé la vie d'un coureur qui n'a pas connu la facilité durant sa carrière.

Tour de France cyril Dessel

Cyril Dessel, un jour de juillet sur le Tour de France


12 juillet 2006. 10e étape du Tour de France entre Cambo-les-Bains et Pau. Une étape passant par le Soudet et Marie-Blanque dont le sommet est situé à 40 km de l’arrivée. Une étape semble-t-il propice aux baroudeurs et autres grimpeurs au long cours…


Serhiy Honchar porte le maillot jaune après avoir écrasé le CLM de Rennes. Dès le début de la journée, les attaques se multiplient et c’est finalement au km 38 que se dessine une échappée avec un groupe de 15 coureurs comprenant Cyril Dessel et Juan Miguel Mercado. Les deux hommes sont les plus costauds et font la différence dans le Soudet, col HC, puis à nouveau dans Marie-Blanque. Ils ne seront jamais revus. Mieux, ils creusent et comptent à l’arrivée 7 minutes d’avance sur un peloton des favoris pour le moins apathique. A Mercado la victoire d’étape, à Dessel le maillot jaune et le maillot à pois. Le Français compte alors 4 minutes sur la meute des favoris au Classement Général.


Par la force des choses, et même s’il cède le maillot jaune le lendemain pour une poignée de secondes à Landis, il devient un inattendu co-leader chez Ag2r aux côtés de Christophe Moreau dans une équipe qui comprend aussi Astarloza ou encore Goubert. Son Tour est héroïque. Dessel limite les dégâts dans les Alpes et s’accroche tant est si bien qu’il finira à une excellente 6e place finale, devant Moreau (après déclassement de Landis). Cyril, un coureur relativement anonyme, venait de se faire un nom. Et même si c’est à la faveur d’une échappée qu’il doit son bon CG, celle-ci lui avait permis une avance de seulement 4 minutes. Autant dire que ses performances en montagne ont été remarquables cette année-là.


Une carrière semée d'embûches


Le moins que l’on puisse dire, c’est que rien ne fut simple pour Cyril Dessel dans sa carrière. Très tôt brillant chez les jeunes, dès 1992, il devient champion de France Espoirs du Contre-la-Montre en 1996 et obtient une place de stagiaire dans la grande Festina la même année. De manière assez étonnante, Bruno Roussel choisit de ne pas le garder. Le natif de la Loire est sans doute victime d’un effectif bien trop dense dans la Festina de l’époque, surtout dans son registre. Ou alors c’était encore trop tôt, trop vite.


C’est le début des années de galère pour Cyril. Il court pour des équipes amateurs comme le CC Etupes en 1998. Chose encore plus incroyable, il doit travailler à côté de sa passion et prend un poste de vendeur chez Decathlon. Des années où il ne lâche rien… Il se forge probablement un mental d’acier et veut croire en ses rêves : devenir coureur professionnel. Il se montre alors à son avantage dans les rangs Amateurs et obtient un nouveau poste de stagiaire, chez Casino cette fois-ci en 1999, puis signe dans la foulée un premier contrat professionnel avec Jean Delatour. A 25 ans.


On voit alors le Cyril des débuts. Qui se souvient des premiers PCM où ses notes et son comportement en course ne brillaient guère… ? Toujours parmi les premiers lâchés, le bougre, et dévoué aux tâches ingrates. Personne ne croyait vraiment en Cyril, personne ne pouvait soupçonner ce qui arriverait ensuite, personne parmi les suiveurs ne l’a jugé à sa juste valeur.

Il faut dire que ses résultats ne plaident pas vraiment en sa faveur. Pour preuve, il termine un premier Tour de France en 2002 à la 113e place dans l’anonymat le plus complet, sans doute il est vrai dans un rôle d’équipier pour Halgand (vainqueur d’étape cette année-là) et Brochard. Mais il est allé au bout de ses rêves. Il a trouvé dans la structure Ag2r, la formation où il fut stagiaire, une équipe dans laquelle il s’est épanoui. Il s’adjuge des épreuves de prestige comme le Tour Méditerranéen ou le Tour de l’Ain.


Finalement, il ne lui manquait qu’une chose. Et il allait l’obtenir sur le Tour 2008. Lors de la 16e étape, passant notamment par le col de la Bonette, il est le plus fort parmi les échappés et remporte un succès d’étape de prestige. « Une victoire au Tour, c’est énorme ! » s’exclamera-t-il à l’arrivée à Jausiers.


Cyril possédait toutes les qualités d’un grand champion cycliste :

  • Sa capacité de travail pour se construire de beaux objectifs

  • Sa volonté à toute épreuve et son mental d’acier qui lui ont permis de rebondir

  • Son amour du métier et du monde du vélo


Pour preuve, après 3 ans d’inactivité, où il s’essayera à l’immobilier, il reviendra en 2015 dans le milieu du cyclisme. Et comme un symbole, la boucle renait puisqu’il occupe d’abord des fonctions de DS chez Saint-Etienne Loire, club qu’il a fréquenté en 1999 dans sa période Amateurs, puis chez Ag2r la Mondiale à partir de 2017. Un mec bien, Cyril, qui aime son métier, et qui n’a pas eu la carrière qu’il méritait. Trop souvent, il a eu des pépins qui l’ont empêché de courir à son meilleur niveau comme cette toxoplasmose contractée peu avant le Tour 2007. Un gars en or.


Écrit par @coureursoubliés


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