Avant de se projeter vers les classiques ardennaises, il est temps de tirer le bilan de cette campagne de Flandriennes. Entre la domination de Jumbo-Visma, les sacres de Van der Poel et Pogacar et les surprises Israel Premier Tech et Movistar, voici le classement des coureurs et équipes selon leurs points UCI.
La saison des classiques flandriennes a pris fin dimanche avec le triomphe de Mathieu Van der Poel sur l’Enfer du Nord, qui vient couronner une campagne exceptionnelle et une domination nette sur les Monuments. Si cette campagne a été marquée par la domination outrageuse des Jumbo-Visma sur les courses dites de préparation, le triomphe de Pogacar sur le Ronde et donc celui de Van der Poel à Roubaix, l’heure est au bilan de ces 8 classiques flamandes* qui nous ont passionnés de fin février à début avril. Que ce soit au niveau des coureurs mais surtout des équipes, nous avons établi un classement, se basant sur les points UCI marqués lors de ces 8 courses. Le but est d’objectiver et de quantifier les résultats obtenus par le critère des points UCI, peut-être froids mais terriblement importants dans le contexte du système de maintien / relégation, avec le nouveau cycle de 3 ans qui s’étend jusqu’en 2025. Nous avons également effectué la comparaison avec la campagne de l’an passé, pour visualiser les dynamiques, contre-performances ou sur-performances de certaines équipes. Voici donc le classement, et ses principaux enseignements.
Classement par équipes des classiques flandriennes 2023 :
Classement individuel à retrouver en bas de l'article 👇🏻
Les satisfactions :
Malgré l’absence de Monuments, on se doit de placer Jumbo-Visma comme la grande gagnante de cette campagne de Flandriennes. Avec 5 victoires sur les 8 courses disputées, et près de 4 500 points UCI, les Néerlandais ont glané près de 20% des points UCI distribués. Surtout, ils ont fait nettement mieux que l’an passé, lorsqu’ils avaient déjà remporté 2 760 points. Une vraie domination, que les revers sur le Ronde te Roubaix ne peuvent pas ternir. Si une légère déception est ressentie, Jumbo-Visma est bel et bien la nouvelle reine des classiques flamandes, aux dépens des loups de Quick-Step.
L’autre vraie satisfaction, que l’on ne catégorise pas de surprise car le potentiel était là, n’est autre que la Lotto Dstny. Reléguée du WT fin 2022, l’équipe belge est en mission pour remonter, et le début de saison est en ligne avec cet objectif. Avec près de 1 400 points, Arnaud De Lie et ses équipiers se sont montrés offensifs et ont été récompensés. Surtout, les Belges ont multiplié les stratégies, en donnant leurs chances à d’habituels équipiers, comme Frison ou Beullens. Avec 700 points à eux deux, les fidèles lieutenants ont suivi les consignes de leur nouveau directeur, Stéphane Heulot, pour son plus grand bonheur. Avec 700 points de plus qu’en 2022 (674), Lotto est sur une grosse dynamique.
Parmi les autres satisfactions, on peut citer évidemment UAE mais surtout Tadej Pogacar, vainqueur de son 3e Monument différent au terme d’une superbe démonstration, mais aussi les Alpecin-Deceuninck, qui font mieux qu’en 2022, ou encore EF Education-EasyPost. Les Américains, très décevants en 2022 (142 points seulement) ont suivi le sillage de Neilson Powless, en très grande forme, et terminent dans le top 10 des équipes, avec 913 points. C’est la plus forte progression derrière Jumbo et UAE, qui jouent dans une autre cour. Mads Pedersen a lui aussi confirmé ses capacités sur les Flandriennes les plus dures. Son podium sur le Ronde est la juste récompense d'un niveau impressionnant et d'une stratégie offensive.
Enfin, que dire de Mathieu Van der Poel et Alpecin-Deceuninck, vainqueur de deux courses, dont Roubaix, et avec un Jasper Philipsen impressionnant sur les pavés du Nord. Sans aucun doute les grands vainqueurs de ces Flandriennes.
Les déceptions :
Si de nombreuses équipes ont réalisé de moins bonnes performances qu’en 2022, la faute notamment à l’hégémonie Jumbo, 3 sortent tout de même du lot. Cela peut paraître dur pour Intermarché Circus Wanty, mais l’année passée a apporté tant de promesses, que 2023 est une véritable déception. En remportant Gent-Wevelgem avec Biniam Girmay, mais avec plein d’autres grosses performances, ICW avait glané 1 737 points en 2022, pour se classer 3e meilleure équipe. Avec 440 points cette année, l’écart fait tache.
La seconde déception est pour Ineos Grenadiers. Vainqueurs de Roubaix l’an passé avec Van Baarle, les Britanniques peuvent regretter d’avoir laissé partir le Néerlandais, leur principal pourvoyeur de points en 2022. 12e équipe avec 680 points, Ineos a fait une chute brutale dans la hiérarchie. Ils attendaient beaucoup de Ganna mais une chute a annihilé ses chances sur l'E3 alors que sur Roubaix, il était trop juste pour monter sur le podium. Thomas Pidcock a quant à lui raté plusieurs courses sur blessure et était trop court pour espérer quoique ce soit sur le Ronde et Roubaix.
Enfin, il faut évoquer le cas Soudal-Quick Step. Aucune victoire et 6e équipe, la bande de Patrick Lefévère a pourtant fait mieux que l’an passé, et nettement. Mais la dégringolade est difficile à encaisser, tant le Wolfpack était une référence. Plus que jamais, l’horizon semble plus clair sur les GT que sur les pavés.
Les surprises :
On ne s’attendait pas vraiment à ce que la formation Israel Premier Tech ne brille sur les Flandriennes, étant donné la malchance chronique de Sep Vanmarcke. En début de saison, nous croyons assez en lui et le Belge a réalisé une belle campagne, ponctuée à une jolie 11e place avec 484 points. ISN récolte 750 points précieux en vue de la remontée, et fait surtout nettement mieux qu’en 2022 (234 points). De bon augure pour retrouver le World Tour.
L’autre équipe que l’on n’attendait pas à ce niveau, c’est la Movistar. La formation espagnole n’a jamais eu de culture des Flandriennes, malgré quelques coureurs avec un joli potentiel. C’est donc une belle surprise de les voir dans le top 10 à la 8e place, avec près de 1 000 points UCI, soit deux fois plus que l’an passé (445 points). La régularité et les progrès de Matteo Jorgenson ainsi que la belle 2e place de Oier Lazkano sur A travers la Flandre en sont les principales raisons, et prouvent un potentiel à ne pas sous-estimer pour l’avenir.
La dernière surprise, c'est le niveau de Nelson Powless ! Le leader de l'équipe EF a été hyper régulier, capable de sentir les bons coups. Pas simple pourtant lorsque l'on manque d'expérience sur ce genre de courses. Dans le top 10 du Ronde, Powless se place autant comme un coureur de classique qu'un coureur de courses à étape d'une semaine, à l'image de son compatriote Jorgenson.
*Omloop Het Nieuwsblad, Kuurne-Bruxelles-Kuurne, Classique Brugge-De Panne, GP E3, Gent-Wevelgem, A travers la Flandre, le Tour des Flandres et Paris-Roubaix.
Classement individuel des classiques flandriennes 2023 :
Comments