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Photo du rédacteurQuentin DURAND

Caleb Ewan, à la recherche d'un second souffle

Caleb Ewan, le talentueux coureur cycliste australien, a marqué le monde du cyclisme avec son ascension fulgurante et ses résultats entre 2015 et 2021. Depuis ses débuts prometteurs jusqu'à ses victoires mémorables, il a été acclamé pour sa pointe de vitesse et son agilité sur les sprints. Cependant, au cours de la saison 2022, des signes de déclin ont commencé à émerger, soulevant des questions sur les raisons de cette baisse de forme. Retour sur la baisse de forme du sprinteur australien.


Caleb Ewan 2024

La montée en puissance du petit Caleb (2015-2017)


Caleb Ewan a fait irruption sur la scène cycliste mondiale entre 2015 et 2017. Ses débuts professionnels ont été marqués par une série de victoires impressionnantes, tant sur les courses d'un jour que sur les Grands Tours. De sa première victoire d'étape sur la Vuelta en 2015 devant Degenlolb et Sagan (très en forme à ce moment-là) à son succès lors du Giro d'Italia en 2017, Ewan a rapidement gagné la réputation d'un sprinteur redoutable et malin, s'exprimant notamment sur son tour national du Down Under mais aussi en remportant en 2016 la Hambourg CyClassic, course reine des sprinteurs mondiaux. L'avenir lui promettait.


Quelques signes précurseurs d'irrégularité (2018-2019)


En 2018, ses performances sont très aléatoires. Peu de succès (1 étape sur le Tour Down Under, 1 étape sur le Tour of Britain entre autres) et des performances de Caleb Ewan sur les sprints moins dominantes. Pourtant cette année-là, il n'est pas passé loin du succès le plus prestigieux de sa carrière sur Milan San Remo en étant devancé par ... Nibali ! Parfois trop gourmand, parfois jugé trop dangereux, il était capable déjà du pire comme du meilleur.

Après une fin de saison 2018 difficile, l'année 2019 fut elle d'un grand niveau. Avec 10 succès dont 5 sur les Grands Tours (3 sur le Tour, et 2 sur le Giro), le sprinteur australien faisait étal de tous ses talents sur le versant positif. On s'accordait même à dire qu'il allait régner pendant des années... Problème de train réglé avec son arrivé chez les Belges Lotto, propre sur ses sprints malgré quelques irrégularités, il était capable de combler ses ratés de positionnement pour remonter la file des sprinteurs et gicler au dernier moment. C'est d'ailleurs ce qui s'est passé sur la 11ème et 21ème étape du Tour sur les Champs Elysées ainsi que sur la Brussel Classic, où il a pu sauter sur la ligne les sprinteurs comme Groewenegen. Il aimait frotter et était très habile.


Les défis physiques (2020-2021)


En 2020, des rumeurs de problèmes physiques entouraient Caleb Ewan. Des blessures récurrentes, une fatigue accumulée ou d'autres problèmes physiques post Tour de France pourraient ils expliquer sa baisse de niveau ? Malgré des résultats plus que corrects avec 2 victoires sur le Tour. Néanmoins, on se souvient de sa victoire sur la 3ème étape où il est encore 5ème à 170m de la ligne et il arrive à passer dans un trou de souris pour gicler (encore) sur la ligne. Bis repetita sur la 11ème où il gagne encore sur la ligne. Moins dominant que l'an passé, souvent mal placé, sa force et sa vivacité permettaient de compenser parfois.. mais pas tout le temps, en témoignent ses places d'honneur. Il finira même seulement 6ème du maillot vert derrière Coquard, Trentin, Sagan, qui n'ont eux pourtant rien gagné. Signe également d'une irrégularité dans son placement ?

En 2021, sûr de sa force, il se lança pour objectif de gagner sur les 3 Grands Tours. Il gagna 2 étapes sur le Giro avant de se retirer (cela avait fait polémique) et partit sur le Tour. Lors de la 4ème étape, pourtant bien placé, il accroche Peter Sagan lorsqu'il essaie de passer petit côté (qui ne semblait pas être une superbe idée) et va au tas. Bilan : lourde chute, abandon, et fracture de la clavicule. Malgré un retour 3 mois après et une victoire au Benelux devant un plateau peu élevé, il ne finira aucune course à laquelle il était engagé. Il finira la saison 75ème mondial alors qu'il était dans les 20 meilleurs auparavant.



La chute individuelle et collective (2022)


En 2022, les résultats baissent malgré quelques victoires. Proche de passer sur une victoire sur le Giro, l'irrégularité augmente. Souvent incapable de combler ses mauvais placements, on sent une baisse de niveau et de vélocité et notamment le manque d'engagement sur les frottements. Ce qui faisait sa force à l'époque semblait l'avoir abandonné. D'ailleurs sur le Tour cette année là, ses places en témoignaient : 4 sprints dont le meilleur résultat sera une 8ème place. Il descendit à la 88ème place mondiale. Lotto était également relégué en Pro Tour.


La pression médiatique et psychologique (2023)


En 2023, des spéculations ont émergé sur la pression médiatique et psychologique subie par Caleb Ewan. La quête constante de la victoire et du poids de la descente peut engendrer des doutes et des attentes élevées, pouvant créer une pression mentale intense. L'arrivée et les très bons résultats de Arnaud de Lie en 2022 rajoutaient de la pression sur les épaules (déjà abimées) de l'Australien. Parfois incapable de suivre les sprinteurs sur les derniers bouts de droit, placements difficiles alors qu'il était souvent bien amené, Caleb montrait des signaux de faiblesses physiques et mentales inquiétantes. Il n'est cependant pas passé loin sur le Tour de retrouver confiance mais justement. "Il n'est pas passé" loin. Il avait beau être le plus rapide à Nogaro (4ème étape) il partait de trop loin pour dépasser Philipsen. Déjà depuis 2022, les échos annonçaient de l'eau dans le gaz du côté de la Lotto-Dstny et de l'Australien avec justement cette confiance rompue. D'ailleurs, il n'était pas rare de voir le sprinteur devoir se débrouiller seul dans les derniers kilomètres. La perte de confiance était réciproque et sonna le glas de leur relation en fin d'année. Sur le plan comptable et moral, l'année 2023 fut catastrophique.


Les enseignements des exemples passés (2024)


On constate que quelques coureurs ont connu des périodes de déclin avant de revenir au plus haut niveau même si leur nombre reste très maigre, et notamment sur le sprint (Cavendish). Néanmoins, le changement d'équipe, l'accompagnement psychologique et le changement d'environnement peuvent permettre d'offrir des perspectives sur la façon dont Caleb Ewan pourrait surmonter ses défis actuels. Dans une équipe australienne, disposant de Dylan Groewenegen, le poids qui reposait sur les épaules d'Ewan peut être mieux réparti. Quoi qu'il en soit, Caleb demeure un talent indéniable dans le monde du cyclisme. Que ce soit par des ajustements physiques pour retrouver sa giclette, tactiques afin de mieux se placer à quelques encablures de la ligne, et psychologiques pour retrouver la confiance après ses chutes et ses désillusions, son avenir peut encore exister. Avec ses 29 ans, il a encore de belles années devant lui s'il arrive à surmonter ces obstacles. On attend avec impatience de voir si ce sprinteur explosif exceptionnel retrouvera son éclat et sa place au sommet du peloton chez Jayco-Alula. Même si son dernier Tour Down Under 2024 ne va pas en ce sens.



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